Les russes sont pires que tous les autres réunis

Jojo est un petit garçon qui intègre les Jeunesses hitlériennes. Il découvre que sa mère cache une Juive dans sa maison et se retrouve alors tiraillé entre ce que lui dicte son cœur et la propagande nazie.

Un film plutôt bien réalisé : on sent que c’est le travail d’artisans sérieux, et ceci à tous les niveaux – photographie, mise en scène, rythme, acteurs…

Ça a l’air original et un peu fou, mais ça ne l’est pas vraiment. Finalement, l’histoire est très conventionnelle. L’histoire du nazi qui découvre que les Juifs sont des êtres humains, c’est déjà vu ailleurs, et ici, ce n’est ni mieux, ni moins bien : c’est juste déjà vu.

D’autre part, l’idée que des Allemands auraient résisté et caché des Juifs, et qu’il y avait encore des Juifs en vie au cœur de l’Allemagne en 1945… Déjà qu’en , cela tient lieu d’épiphénomène, en Allemagne, c’est carrément de la science-fiction.

Mais,

Le film, et c’est là sa force, exploite à merveille tout le potentiel comique des nazis. Il aurait dû suivre cette voie à fond, ce qu’il ne fait pas complètement. Dès que Jojo est réuni avec son ami, c’est un vrai festival. L’idée de mettre des enfants face à ce qu’il y a de plus grossier dans la propagande hitlérienne est vraiment tordante.

Le film a le mérite de remettre les nazis à la place qu’ils n’auraient jamais dû quitter : celle de bouffons grotesques, qui doivent faire l’objet des moqueries les plus crasses jusqu’à la fin des temps. Cette place qu’ils occupaient avant que Spielberg ne les transforme en créatures démoniaques stylisées, ne pouvant servir que de aux fascinations fétichistes les plus abjectes.

Ci-dessous, le meilleur age du film :

Mention spéciale : l’utilisation des Beatles période Beatlemania avec des images d’archives de foules en liesse devant les nazis est probablement l’anachronisme le plus efficace pour nous faire comprendre ce que pouvait être cette période.