Le film Kaamelott ressemble avant tout à un film de youtuber qui aurait réussi son financement participatif et dont le budget serait parti dans les caméos d'acteurs en fin de course.
Mal monté, cadrage catastrophique, colorimétrie et cohérence visuelle absente : l'aspect cinématographique est niveau amateur. Le pire étant les scènes d'affrontements avec des acteurs neurasthéniques et une démotivation totale en terme de réalisation. Alors oui, on attend pas Kaamelott sur ce terrain là, mais pourquoi alors l'imposer au film ?
On pourrait penser se réjouir avec les dialogues et les scènes théâtrales qui font l'essence de la série, mais la volonté d'Astier de faire du doux-amer et de la narration montre bien qu'il est hors de son champs de compétence.
Difficile d'avoir plus que quelques sourires amusés lors des scènes de dialogues attendues qui perdent grandement en intérêt à cause d'une configuration de personnages qui n'ont plus rien à voir avec la composition originale de la table ronde. C'est un peu comme voir vieux groupe de rock dont les membres feraient tous leur musique en solo chacun de son coté. On est content de les retrouver, mais sans les harmonies communes, la machine fonctionne beaucoup moins bien.
La posture d'Astier fini pour moi d'achever la note d'intention de ce film. Il prend autant ses personnages que ses spectateurs pour des abrutis avec des scène d'expositions inutiles ou des fusils de Tchekhov répétés à outrances. Que ce soit dans ses interviews, son rôle d'Arthur ou en tant que réalisateur, Astier se positionne comme génie écorché parmi les idiots persuadé de devoir tout gérer seul. Avec un peu moins d'orgueil et de prétention, le film aurait pu se faire en compagnie de véritables chef op, monteurs, cadreurs, directeur artistique et donc avoir un peu plus de sens et de tenue cinématographique.
Difficilement acceptable après un film démolissant ce qui faisait la qualité et le minimalisme intelligent du matériaux original.