Le quatrième long-métrage de fiction de Kleber Mendonça Filho est un véritable tourbillon rempli de multiples clins d'œil cinéphiles. Tourné en cinémascope dans la ville natale du réalisateur, l'intrigue de l'Agent secret se déroule en 1977 pendant la dictature militaire d'Ernesto Geisel. Le réalisateur imagine un thriller trépidant aux couleurs chaudes et vives à la fois drôle, crasseux et nostalgique. L' histoire se noue autour d'une course poursuite entre un universitaire en fuite au é trouble, des tueurs à gages et des policiers corrompus. Comme son homologue Walter Salles dans Je suis toujours là, Mendonça Filho dresse le portrait robot d'une époque révolue mais plus que jamais ancrée dans la mémoire collective, en rouvrant des archives et des dossiers classés confidentiels. Faisant ainsi le pont entre é/présent, réalité historique/fiction. Le parcours de Marcelo, le personnage principal comme nous l'est indiqué en préambule sera semé d'embûches et riche en rebondissements, parvenant à nous tenir en haleine grâce à des scènes mémorables de tension pure. Pour autant le cinéaste n'en oubli pas l'absurde et l'irrationnel pour mieux critiquer et condamner les responsables de cette période tragique. Dans une dernière scène magnifique comme le symbole d'un pays encore traumatisé, toujours convalescent, un cinéma a laisser sa place à un hôpital. Mais nulle doute que L'Agent secret saura réparer les âmes et chasser les mauvais esprits. Il était une fois au Brésil.