L'aigle s'est envolé
6.6
L'aigle s'est envolé

Film de John Sturges (1976)

L'aigle s'est envolé par Zogarok

Tiré d'un roman de Jack Higgins auquel il inflige de nombreuses coupes, L'Aigle s'est envolé est le dernier film tourné par John Sturges (La Grande Évasion et Les Sept mercenaires, deux 'blockbusters' précoces des années 1960, Sturges est encore une fois à la tête d'un projet plein de ressources : casting de prestige (Michael Caine, Robert Duvall, Quayle), grosses artilleries (échos avec l'Histoire, débauche de mots, rebondissements ; de décors dans une moindre mesure), entertainment et esprit de sérieux sont au rendez-vous. Malheureusement ce film d'aventures est aussi foisonnant que négligé.


Les anglo-saxons s'y prêtent aux jeux des ennemis de la seconde guerre mondiale, en mélangeant les faits, les mythes et les fantasmes. Le film suit une opération commandée par Hitler (qui ne sera pas incarné) pour capturer Churchill (dont on verra la doublure pour le clap de fin). Donald Sutherland (qui rejouera l'espion au service des nazis dans L'arme à l’œil en 1981) interprète un membre de l'IRA en mission pour les allemands, dont les leaders et hauts fonctionnaires dissertent à plusieurs reprises. En plus de son postulat fantaisiste et bourrin, le film cherche à s'octroyer un petit cachet intellectuel, versant dans les grands mots ou les citations savantes (Jung et la synchronicité).


Cela donne un semblant d'uchronie se dérobant à toute profondeur pour préférer s'éparpiller allègrement, par paliers plutôt qu'en continu. Malgré des confrontations corsées, L'Aigle tient plutôt de la promenade au loufoque non digéré, baladant entre jardins, montagnes, moulins et variétés de QG d'autorités. Madame Grey a peut-être la « revanche » pour moteur et un gros traumatisme confié au détour d'une phrase, dans l'ensemble les motivations des personnages sont aussi confuses que les raisons politiques bâclées. De la mise en scène au scénario en ant par la définition de soi, L'Aigle souffre d'une direction évanescente (malgré une exécution efficiente). Tout le panache déployé tourne à vide, exulte lors de situations fortes ou insolites. Il manque un équilibre et du sens à ces outrances molles.


https://zogarok.wordpress.com/

5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Robert Duvall

Créée

le 23 mai 2016

Critique lue 1.2K fois

9 j'aime

Zogarok

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

9

D'autres avis sur L'aigle s'est envolé

Parce que les méchants ont aussi un petit coeur tout chaud

Michael Caine a révélé être déçu du processus créatif de ce film. Lorsqu'il a accepté de tourner dedans, il s'était dit, comme tous les autres acteurs, que ce serait merveilleux puisqu'un 'grand' de...

Par

le 30 août 2014

16 j'aime

2

Critique de L'aigle s'est envolé par Zogarok

Tiré d'un roman de Jack Higgins auquel il inflige de nombreuses coupes, L'Aigle s'est envolé est le dernier film tourné par John Sturges (Un homme est é, Le dernier train de Gun Hill). Connu pour...

Par

le 23 mai 2016

9 j'aime

EN .

Le dernier film n'est jamais vraiment une réussite dans la carrière d'un réalisateur. John Sturges ne fait pas exception à la règle. Si le sujet est là et le casting aussi, le film est fort long à...

Par

le 26 nov. 2019

5 j'aime

Du même critique

Kirikou et la Sorcière
10

Le pacificateur

C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...

Par

le 11 févr. 2015

49 j'aime

4

Mysticisme folklo

L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...

Par

le 8 déc. 2014

31 j'aime

2