Klondike rivers

A la toute fin du dix-neuvième siècle, une terre glacée du Canada, jusqu'alors peu habituée aux déplacements de foule va connaître pendant quatre ans un arrivage massif de dizaines milliers de chercheurs d'or venus pour la plupart de Californie par bateaux entiers affrétés pour l'occasion.

La ruée vers l'or du Klondike, du nom de la rivière charriant les pépites par millions de dollars, reçu un visiteur privilégié, plus intéressé par les aventures humaines de cette foule mal préparée que par tout l'or du monde : Jack London.

De toutes ces anecdotes et de son expérience personnelle, l'auteur fera des dizaines de nouvelles et de romans qui lui apporteront gloire et fortune.

Cette fortune commencera vraiment en 1903, lorsque, en racontant les aventures de Buck, chien domestique emmené de force tirer des attelages sur les plaines glacées, Jack London connaîtra enfin un succès sans appel.

A l'époque de la ruée, lorsque vous descendiez des navires, il vous fallait trouver un moyen d'atteindre Dawson depuis Tagway, et inutile de s'y essayer avant la fonte des glaces... Pour cela, mille kilomètres gelés qui tuent bêtes et hommes dans un monde où l'affluence rend en plus tout approvisionnement problématique.

Le seul moyen vraiment sûr et rapide consiste à utiliser un traîneau tiré par des chiens.

Pour cela, le prix des cabots de toutes sortes monte en flèche y compris en Californie, et c'est comme ça que Buck, volé à son foyer cossu, sera vendu.

Charlton Heston est le facteur du coin, celui qui fait la distance plus souvent et lus vite que nul autre et qui ne reçoit sa paie que s'il revient... A l'hostilité de la nature s'ajoute celle des hommes, pieds-tendres de tous bords, vieux escrocs cruels, femmes d'affaires sans pitié...

Ken Annakin est un habitué des co-productions à rallonge, comme Le jour le plus long ou Ces merveilleux fous volant sur ces drôles de machines, pas étonnant donc de le retrouver derrière ce film anglo-franco-espagnolo-italo-germano-norvégien tourné en Espagne et en Norvège.

En 1972, et c'est bien dommage, c'est un peu trop tard pour faire un tel film, la pellicule et la mise en scène n'est pas au mieux, il aurait fallu un superbe technicolor en cinémascope pour rendre à un tel sujet toute sa portée.

Néanmoins, le film excelle dans la présentation des animaux, son vrai sujet, et c'est un vrai délice à déguster allongé sous une paire de couette avec une boule de poils roulée en boule sur ses genoux et une tasse de café fumante entre ses mains.

Malgré quelques maladresse, le spectacle tient toutes ses promesses, et le magnifique livre de London arrive à transcender l'ensemble. En plus, vous avez une scène où Michèle Mercier fait chanter à tout une troupe de piliers de bar avinés en rut "Alouette, gentille alouette", probablement pour faire plaisir à Flagblues, autant dire que ça se dévore sans la moindre peine...
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le 1 nov. 2012

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Torpenn

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