J'aime bien les vieux films où on voit, avant que ça ne commence, la présentation des personnages et des acteurs. Je regarde leurs visages, et j'aime à m'imaginer une histoire qui est rarement la bonne ; cette fois, ce qui sautait aux yeux c'était ses hommes, James Cagney en tête, Edward Wood et Leslie Fenton, si bien habillés, c'était des gangsters, c'était évident.
Il est unanimement reconnu que les gangsters ont la classe, depuis toujours. Capone dans son costume Armani, un foulard blanc délicatement glissé sous sa veste au noir parfait, Toshiro dans sa longue veste de cuir dans l'Ange Ivre, les Yakuza de Kitano, aujourd'hui encore chez Scorcese : pas un homme ne porte le costar comme ses maffieux ; de tout temps, partout à travers le monde, les gangsters ont toujours eu la classe.
Et si comme moi, vous n'aviez jamais vu James Cagney jouer les affranchis, je n'ai rien de mieux à vous conseiller ce matin. L'histoire, on la connait par coeur maintenant, c'est la montée du petit caïd, l'apogée du gangster, et la fin de l'homme ; ça a été vu, et revu depuis, mais L'ennemi public est d'époque, 1931, la Prohibition est d'actualité, le thème est fort, encore frais, comme l'acteur qui sera notre héros ; James, second rôle devenu en un coup d'oeil avisé une étoile montante ! Il faut le voir, en costume à rayure au petit déjeuner, ça ne pouvait qu'inspirer le futur Rat Pack - que la classe n'a jamais laissé froid !
Le film est nerveux et intense. La guerre des gangs est filmée comme rarement, le noir est y est parfaitement noir et le blanc quasi-inexistant, il y a bien ces blondes dans leurs robes moulantes, mais les gangsters n'ont définitivement pas l'amour dans les veines. Demandez à leurs mères, elles le savent depuis toujours. La tension monte sans arrêt dans ce film aussi court que trop de vies.
"I ain't so tough."