Rock around the clock

C'est l'adaptation d'une authentique histoire d'évasion tentée à Alcatraz par Frank Morris et deux frangins en 1962. Tourné dans les lieux mêmes devenus depuis attraction touristique, le film de Siegel possède toutes les caractéristiques habituelles du film de prison, c'est ce qui en fait à la fois son efficacité et sa faiblesse.

En effet, si le spectacle intéresse toujours par la minutie de sa reconstitution, la gestion d'un suspense à l'horlogerie bien graissée et l'ambiance carcérale, il manque peut-être au film ce petit quelque chose en plus qui le rendrait un peu plus marquant.

Avec ça, la mise en scène de Siegel n'est pas des plus élégantes ni la photographie des plus agréables et le tournage de nuit (à cause des salauds de touristes) ne facilite pas la lisibilité de l'ensemble...

Eastwood est dans un de ses rôles monolithiques qu'il affectionne, il y est très correct, habilement secondé par des trognes plus ou moins sympathiques (Roberts Blossom, Larry Hankin, Fred Ward qui s'auto-parodiera d'ailleurs quinze ans plus tard dans Y a-t-il un filc pour sauver Hollywood...).

Mais la cerise sur la gâteau, c'est comme souvent le directeur de la prison qui l'offre, avec l'idée malicieuse de proposer le rôle à Patrick McGoohan, incarnation éternelle du Prisonnier et imbattable pour de donner d'un plissement de lèvres le ton pincé qui convient à sa fonction.

Rien de neuf à l'ombre, donc, mais un film de prison honorable, ce qui n'est déjà pas si mal...