Je suis content, j'ai enfin retrouvé ce film d'enfance au souvenir très vague qui me paraissait effectivement avoir une lointaine ressemblance avec du Jules Verne et qui m'avait marqué par l'intrusion d'un extra-terrestre sortant de l'eau aux deux tiers du film...
Bon, vérification faite, c'est un homme-grenouille déguisé en conque, rien à voir et son fusil laser est un déchargeur électrique marin c'est fou comme c'est con un gosse, quand même...
Mais après tout, dans cette adaptation, vu qu'on a le droit à des crabes géants peu dynamiques de la pince, à des pirates sanguinaires, à des poules en version géante ou en paire de naufragées et à un bon gros tas de bordel bizarre, le cosmonaute de la mer ne faisait pas si tâche que ça...
Pour adapter Verne il faut quelque chose d'anglais, ce sont les seuls qui y parviennent, ici, ça tombe bien, même si nous commençons en pleine guerre de sécession, ce n'est qu'affaire de Britons...
Malheureusement, ma médaille a son revers, nos perfides amis, abreuvés dès leur plus jeune âge à coups de Monde perdu de Conan Doyle sont incapables de faire du Verne sans créatures géantes en tous genres, même si ça n'a guère de sens ici...
Cela donne un mélange un peu indigeste pour les estomacs adultes, mais ça doit convenir idéalement à des bambins moins délicats, j'ai des souvenirs tout à fait émerveillés de la chose...
Faut dire, même en rajoutant des tonnes d'imbécilités diverses, le point de départ est génial : une poignée d'humains s'échappent en ballon et amerrissent auprès d'une mystérieuse île qu'ils doivent explorer pour espérer y survivre... Avec ça, on ne peut pas faire quelque chose de complètement mauvais.
Il y a des images superbes de l'île en plus, on regrette juste que tout ce qui fait le sel du livre soit aussi vite é à la trappe. Ainsi, comme chez Julot, on a trop tendance à mon goût à bosser tout le temps sans profiter du farniente, mais là où Julot se faisait pardonner par des explications techniques merveilles et parvenait à nous tenir en haleine des pages entière sur la fabrication d'une brique, ici, rien ne justifie un tel labeur, tout leur tombe tout cuit dans la bouche, et à un moment, le film s'enlise de ne pas savoir garder l'enjeu survie présent au quotidien...
Avec ça, ce n'est pas l'arrivée des pirates canardés sans sommations qui va arranger les choses, ni les entractes superfétatoires d'animaux géants....
Et puis, quand même, ça manque de personnage un peu vivant, c'est un concentré de moulasses, même Nemo est un mollusque, c'est quand même un comble, pis Joan Greenwood à cet âge-là, on va dire que ce n'est plus tout à fait la même chose...
Il n'empêche, voici un film pour gosse absolument indispensable, effets spéciaux merveilleusement désuets, décors de rêve... très largement en-dessous de 20 000 lieues sous les mers ou de Voyage au centre de la terre, certes, mais rien n'empêche de leur montrer le tout, à ces chères petites têtes creuses... Sans oublier de leur refiler les bouquins par derrière, bien entendu...