Un tank, le désert afghan, une poignée de moudjahidines, quelques soldats soviétiques cruels et fatigués, le soleil écrasant... tels sont les éléments de ce film un peu étrange qui si ma mémoire est bonne, semble être un des tout premiers à aborder le conflit russe en Afghanistan. Après avoir réalisé en 1985 Une bringue d'enfer, comédie potache avec déjà Kevin Costner, Kevin Reynolds frappait fort avec ce second film qui évoquait un sujet grave ; étrangement, je me souviens quand il est sorti qu'on en parlait beaucoup, mais il est ensuite vite retombé dans une sorte d'anonymat ou d'oubli, sans doute parce qu'il est dépourvu de stars et de moyens, c'est dommage car il possède une efficacité maximum et gagne à être redécouvert.
Grâce à des images superbes et parfois poignantes, le futur réalisateur de Robin des Bois prince des voleurs et de Waterworld concilie merveilleusement les vertus du film de guerre, du film d'action et du drame atroce, à une époque où le film de guerre n'était plus à la mode à Hollywood. C'est pourquoi il ne choisit pas de montrer le coeur du conflit, mais plutôt le parcours d'un tank qui se traîne comme une grosse bête blessée suite à des avaries, et d'un petit détachement de l'Armée Rouge dont les soldats se prennent la tête de façon brutale et indigne à travers un désert hostile. Le point de vue est américain, mais l'étude est intéressante. Autour de George Dzundza incarnant un officier sadique, on reconnait quelques jeunes acteurs comme Steven Bauer, Jason Patric et Stephen Baldwin qui allaient ensuite faire parler d'eux.