En démarrant le film, je ne savais pas qu'il était tiré d'un roman éponyme de Françoise Saga, qui l'a adaptée au cinéma. Quand on connait un peu la biographie de l'auteure, on n'est pas surpris de voir en Lucile, le personnage féminin interprété par Catherine Deneuve, une femme libérée, qui va là où son cœur l'amène. En l'occurrence, elle quitte son amant, Charles, plus vieux qu'elle, pour se mettre avec quelqu'un, Antoine, de son âge. Le souci est qu'elle a été habituée à être entretenue comme une princesse, à vivre dans l'oisiveté. Seulement, en tombant amoureuse d'Antoine, elle retombe dans un univers plus quotidien, avec la difficulté de vivre à deux, de chercher un travail ... choses qu'elle n'avait pas conscience en vivant avec Charles.
Tourné pendant Mai 1968, le film raconte aussi l'émancipation d'une jeune femme, qui veut vivre comme tout un chacun, et qui veut travailler. Je ne sais pas si Cavalier y a songé lors du film, mais on y voit un côté social dans la vie de Lucile, même si les évènements ne sont jamais évoqués, car le livre dont le film est tiré est antérieur.
Catherine Deneuve interprète une Lucile très convaincante, mais Michel Piccoli est encore une fois magnifique ; on le sent à la fois triste de ne pas être avec son amante, il parait lui aussi libre, mais au fond, il aguiche un tantinet Lucile dans le sens où lui vit dans la richesse et que, si elle le ret, elle n'aura pas de soucis financiers à se faire. Il y a d'ailleurs une scène de jalousie irable où Piccoli pousse une de ces gueulantes...
Le jeune amant est joué par Roger Van Hool (plus connu pour le rôle-titre dans Oscar), et lui aussi a une espèce de candeur, une volonté d'y arriver à vivre à deux, bien que pour lui, sa carrière semble déjà tracée.
On est très loin des expérimentations futures de Cavalier, le film fait d'ailleurs un peu penser à du Chabrol, mais La chamade est une très belle histoire.