Adaptation d'un roman d'Aharon Applefeld que le producteur Olivier Delbosc propose à Emmanuel Finkiel. Point de départ de l'intrigue : Une prostituée employée dans un bordel ukrainien cache un enfant juif pendant la guerre. Un récit à hauteur d'enfant : on ne quitte jamais son point de vue depuis son réduit ou dans la chambre de sa protectrice. D'où une perception réduite, parcellaire, mystérieuse aussi. Mais, finalement, on ne tremble pas vraiment pour lui. Le sujet du film est ailleurs : le développement d'une relation profonde qui se noue entre ces deux protagonistes. Une autre grande force du film est la mise en image des souvenirs, des songes, de la psyché du jeune homme. Ces séquences souvent superbes sont habilement insérées dans le récit. Un film poignant et original. Choix d'une image au format carré pour mieux enfermer ses personnages. Il faut saluer le travail de Mélanie Thierry, intense et bouleversante, qui a appris l'ukrainien durant deux ans pour son rôle. Elle est stupéfiante.