La Collectionneuse par Woniya
La Collectionneuse fut pour moi un véritable choc cinématographique. Malgré mes aprioris il ne m’a en réalité pas fallu longtemps pour oublier totalement le côté premier quelque peu rebutant des dialogues typiquement Rohmériens. En effet, ce qui est souvent vu comme un aspect pompeux et que l'on retrouve d’ailleurs dans une majorité de ses films pourrait (selon moi bien entendu) plutôt être considéré comme une réelle profondeur, une réflexion particulièrement aboutie de l’auteur donnant la dimension intellectuelle de son œuvre. Alors oui, il nous est possible de considérer cela comme une forme de snobisme peut être, mais ne peut-on pas voir à travers ce film une volonté de réfléchir et de faire réfléchir, de parvenir à un rapport étroit entre philosophie et cinéma ? Il soulève de véritables questions sur notre rapport à l’autre, sur l’influence du désir par moments quasi inavoué… Ce film n’a rien du romantisme, il nous perd par les personnages qui, à l’image d’une sorte de Theatrum mundi, jouent sans cesse un rôle, tout en pensant aux effets possibles qui en découlent... Et pensant surtout eux-mêmes maitriser leurs désirs sans considérer la part d’inconscient qui entre en jeu dans chacune de leurs actions.