Techniquement magnifique, La Danseuse pêche clairement au niveau de l'écriture brouillonne et du traitement superficiel des personnages.
Film d'époque, on est d'abord porté par l'histoire de Loie brillamment interprété par Soko, actrice magnifique qui porte son personnage à l'écran : maladroite, perdue mais irrésistible.
Les scènes de danses nous transportent dans un tourbillon de saveurs exquises, belles, touchantes et extraordinaires. La musique est toujours bien choisie, toujours dans le ton des scènes.
Malheureusement, là où le bat blesse c'est l'histoire qui est purement catastrophique et les dialogues sont médiocres digne d'un téléfilm bas de gamme.
Travaillant dans une maison de production, j'avais lu le scénario en avance et cela annonçait le pire. Les évènements se déroulent en roue libre avec de la vulgarité gratuite qui n'apportent aucun intérêt au film. Les dialogues sont d'une pauvreté affligeante et leurs naïveté est désespérante.
Le film a une très belle forme avec une photographie très travaillé et qui colle à l'ambiance d'époque mais a un gros problème de fond.
La sexualité est traité de manière balourd et lourdingue, rien ne semble tenir réellement debout.
L'histoire est utilisé comme prétexte pour amener les scènes de danses mais aussi belles soit-elles, cela ne suffit pas pour être scotché du début jusqu'à la fin.
Pire, le film souffre de longueurs et de lourdeurs inutiles avec la fille de Johnny et Vanessa qui peine terriblement à exister.
Au final, un ressenti très contrasté : un film assez inégal qui étonne réellement sur certaines scènes mais d'une pauvreté affligeante sur d'autres scènes.
Une petite frustration car quand on voit le talent de l'image et de la photographie, le potentiel est bien plus grand que ce qui est montré à l'écran.
Ca sent le film baclé, beau mais très mal écrit, une légère déception mais ca aurait pu être véritablement catastrophique également..