Ce film est sublime, mais on ne le voit pas tout de suite, car la mise en images n'est pas flashy. Elle est posée et très soignée sans être pensée pour être vue. Et c'est un tour de force. Car comme un Lumet, Joffé sait adopter un point de vue qui suit l'action, le scénario et les personnages. Le visuel est pensé au service du reste, et pas l'inverse comme c'est trop souvent le cas à partir des années 2000.
Ensuite la construction de l'histoire nous montre le drame collectif dans une première moitié et un drame individuel dans une deuxième. Ayant vu le drame collectif, l'aventure individuelle porte le drame collectif, et c'est incroyablement puissant. On vit deux émotions superposées.
Le montage est impeccable, aucun temps mort, tout s'enroule parfaitement, aucune lenteur inutile, quel bonheur. Le film nous enmène et ne nous lâche qu'après le générique.
La musique de Mike Oldfield, le seul l'unique, donne une personalité bien distincte au film. Avec ces ages de synthétiseurs qui martèlent.
Et enfin les comédiens, Haing S. Ngor en tête, sont tous splendides.
Au final, ce film est une perle rare qui sait nous raconter une histoire vraie sans tomber dans le style biopic, sans en faire des caisses et nous émouvant sans forcer. Chapeau les artistes.