La Fièvre de l'argent (Rich Flu) est un film grand public et bourrin sur le capitalisme et les inégalités sociales. Sur l'échelle de la subtilité, je lui donnerais un Avatar sur 20, et ce n'est en aucun un reproche, mais c'est important de le savoir en se lançant, car il a mis mes amis les plus gauchistes en colère : pas assez radical, morale pas claire et pas assez tranchée, etc
En acceptant le postulat selon lequel le film est tout public et destiné à sensibiliser la ménagère de 40 ans plutôt que conforter l'insoumis dans son mépris du capital, il y a de quoi er un bon moment. C'est un film rondement mené, avec des scènes intenses et prenantes, un bon casting et des dialogues convaincants, sans être inoubliables.
Le film est divisé en trois gros actes, plus ou moins réussis :
- L'ancien monde : stressant, fatigant et détestable à souhait
- L'effondrement : anxiogène et effrayant comme il se doit
- L'exode : c'est là que le film s'essouffle dans sa dernière ligne droite, en filant une métaphore lourdingue et tire-larmes sur les migrants et les camps de réfugiés. Allez plutôt voir District 9 qui faisait ça il y a 15 ans en suscitant beaucoup plus d'empathie.
Malgré ce petit temps mort, le film s'en tire bien, grâce à un personnage principal réussi, qui parvient à la fois à être une connasse finie, mais toujours sur le fil entre détestable et peut-être sauvable. J'ai aussi aimé sa fin juste assez 'ouverte' pour appuyer le propos sans tomber dans le pamphlet moralisateur.