Un film que j'ai trouvé peu intéressant dans un premier temps, voire assez ennuyeux. On y retrouve une jeunesse un peu clichée qui font des choses pas bien, et qui tirent sur des bouteilles.
Mais on commencera à découvrir ces personnages, dans une ambiance de non-dit assez étrange. On traitera aussi du harcèlement homophobe, qui ne sera pas très agréable à regarder, où seul le personnage principal, Willy, l'aidera vraiment. D'ailleurs, même si c'est un film sur une forte amitié, on suivra surtout Willy, habité par Sayyid El Alami, dans un rôle assez magnétique. On serait presque un peu déçu d'aussi peu voir Jojo, joué par Amaury Foucher, dont il semble pourtant central dans l'oeuvre. La manière dont le principal concerné n'est au final qu'un personnage secondaire, me fait un peu penser au film roumain "Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde", une référence étrangement choisie, ne jouant pas vraiment sur le même ton, mais la thématique du harcèlement homophobe est présente dans les deux films, ainsi que ce non-dit latent. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé le rôle du père, joué par Damien Bonnard, ou même Artus, dans un pur rôle dramatique, deux bonnes surprises, bien que ce sont des acteurs que je connais bien, ici, ils m'ont plus marqué que d'habitude.
La partie du film qui m'a le plus surpris est certainement la dernière, après un événement auquel je ne m'y attendais pas du tout, et surtout dans la manière dont Willy va gérer cette situation. Toutes les interactions qu'il aura seront bizarres, et éperdument hypocrites.
Il se battait énormément pour garder l'esprit de son père intact, mais semble désormais résigné. Il ne se révolte plus. Le moment ultime, où il fera la dernière course de moto, avec un magnifique plan séquence avec le point de vue de la bécane, où les relations entre les personnages seront bizarrement tendus, ou du moins gênantes. L'un des parti-pris du film, c'est de rester dans le non-dit, de ne rien évoquer sur les émotions profondes que traversent les personnages. Ce qui donne un film assez errant, où l'on attend le moment où ces dites émotions exploseront.
La manière dont le film se termine est étonnante, ou l'inverse, et m'a laissé assez pantois. On peut souligner la musique du film, composé par les frères Galperine, qui nous proposent certains morceaux assez flottants, mais je me dois surtout de parler de la musique du générique de fin, These Present Arms de Shannon Wright, qui nous laisse sur une atmosphère vraiment particulière, et qui permet, d'une certaine manière, de nous hanter, bien après l'avoir regardé.
(Vu le 1 mars 2025 au cinéma)