Une impression d'infini et d'éternité

On ne raconte plus l'histoire "la prisonnière du désert" de John Ford tellement ce film a pu être vu et revu des dizaines de fois.
Par contre, on peut parler des décors naturels dans Monument Valley, somptueux et qui laissent une impression d'éternité et d'infini. Cette impression d'éternité, on la trouve dans ces plans où on voit une mère qui attend silencieusement, dans l'encadrement d'une porte, l'arrivée d'un cavalier qui s'approche lentement en provenance d'un horizon sans limite. C'est toujours le rôle éternel et immémorial d'une mère 'd'accueillir l'enfant ou le parent et de lui porter assistance.
John Wayne, qui est l'enfant terrible de la famille, porte sa défaite depuis la guerre de Sécession en raison de vivre ou d'en découdre. Quand il s'agit de se venger, son sang ne fait qu'un tour. Il est brutal, borné et pas vraiment sympathique. Peu à peu, au fur et à mesure de son épuisante quête, il va effectuer un cheminement intérieur qui le conduira à ette la différence qu'il rencontre chez l'autre.
Jeffrey Hunter est le jeune qui a un huitième de sang indien et qui a été recueilli dans la famille Edwards. Il est ardent et ionné et sera l'artisan de la transformation de John Wayne. Il est solidaire de la quête de John Wayne mais n'et pas ses opinions très arrêtées vis-à-vis des indiens. C'est le porte-parole de la nouvelle mentalité.
Olive Carey et Dorothy Jordan sont les deux mères du film, véritables piliers des familles et de la société. Elles ont des rôles parfaitement parallèles, pleines d'empathie. Elles apparaissent dans des plans analogues soulignant ainsi la constance de l'amour maternel toujours prêtes à pardonner et à ne vouloir que le meilleur pour leurs enfants ou leur proches.
Ward Bond, vétéran chez John Ford, est à la fois shérif et prêtre : c'est la présence de la morale et de la loi.
Pour finir, Vera Miles qui joue le rôle de Laurie Jorgensen est le rayon de soleil du film. C'est la Pénélope qui attend constamment son amoureux (Jeffrey Hunter) toujours par monts et par vaux, en quête de sa sœur. Heureusement, le destin veille et est, pour une fois, bienveillant. Jeffrey Hunter revient le jour où, de guerre lasse et sous la décision de ses parents, elle va se marier.
La Prisonnière du désert, c'est des caractères trempés, c'est l'apprentissage de la tolérance et du pardon.
C'est un grand film.

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le 31 juil. 2020

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JeanG55

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