Carton surprise à l'époque de sa sortie, "Les griffes de la nuit" se devait d'avoir une suite, afin d'engranger encore plus de biftons, ce qui fut d'ailleurs le cas. Wes Craven laissant sa place à Jack Sholder, cette suite ne reprend de l'original que la présence de Robert Englund, réduit ici à un simple boogeyman sans envergure.
Construit comme une variation autour du mythe du loup-garou (le héros est possédé chaque nuit par l'esprit de Freddy Krueger), "La revanche de Freddy" ne parvient jamais à retranscrire correctement l'onirisme cauchemardesque du classique de Craven, et encore moins à faire peur, la faute surtout à un script complètement con (Freddy fait un peu ce qu'il veut quand il veut) et à une mise en scène purement fonctionnelle.
Cette suite serait un naufrage quasi total si elle n'était pas servit par d'excellents effets spéciaux (superbe séquence où Freddy émerge littéralement du corps du héros) et surtout, par un sous-texte gay complètement barré. Filmant tout du long de jeunes gravures de mode en mini-short et en sueur, poses suggestives à l'appui, Jack Sholder impregne son film d'une tension sexuelle constante et surtout, d'une imagerie homo SM à se tordre de rire (il faut voir Robert Shaye sappé de cuir pour le croire) quand elle n'atteint pas des hauts sommets du nawak nanardesque, en témoigne une scène de douche qui restera longtemps dans les mémoires des fans de cinéma légèrement déviant.
Plate et complètement à l'ouest mais bénéficiant d'effets toujours efficaces, "La revanche de Freddy" se voit surtout comme le parcours semé d'embûches d'un jeune homme luttant contre une sexualité réprouvée par la bonne société qui ne demande qu'à sortir. A voir pour le croire.