Le film dure 126 minutes et je ne les ai pas vues er. J'ai trouvé le scénario malin, j'ai beaucoup aimé ce principe de double découverte : les descendants (de celle dont ils viennent d'hériter la ferme normande) qui peu à peu découvrent ce que leur ancêtre peu à peu découvre en se rendant à Paris pour rencontrer sa mère qu'en fait, elle ne connaît pas du tout. J'ai été très intéressé par cette histoire, par ce Paris de 1895 (que découvrent l'ancêtre / Suzanne Lindon) où débutent la photo, le mouvement impressionniste, où même le cinéma balbutie. J'ai aimé ces brusques ages du présent au é et vice-versa ; j'ai trouvé ça habilement agencé, habilement monté. Les personnages sont dans l'ensemble très sympa (même si campés en peu de scènes), et on a envie de sympathiser avec eux. Et quel casting ! Impossible de tous les citer, mais perso je donne la palme à Abraham Wapler (pour sa sensibilité) et Sara Giraudeau (parce qu'elle se glisse à merveille dans son rôle). Les autres ne leur sont pas inférieurs.
Certaines péripéties sont un peu téléphonées, prévisibles, mais il y a une telle bonne humeur dans le film que ça n'est pas gênant : c'est une comédie... assez peu dramatique. Quelle joie de vivre dans ce métrage de Klapisch ! Presque tous les personnages y sont sympathiques. On aimerait vivre parmi eux, qu'ils existent vraiment. Et les dialogues ne manquent ni de naturel ni d'une certaine profondeur : "Il vaut mieux avoir des regrets de ce qu'on a fait, que d'avoir des regrets de ce qu'on n'a pas fait" (citation approximative, c'est Odette / Giraudeau), la mère d'Adèle / Lindon qui lui dit ça, quand celle-ci hésite à aller "plus loin" avec Anatole / Paul Kircher).
Je termine par un bémol : indépendamment du jeu phonétique qu'il représente, le titre me semble assez équivoque (ou paradoxal), car l'opus dépeint au moins autant un "Retour à la source" que "La Venue de l'avenir".
Conclusion. Le film n'est pas un chef d'œuvre, mais des comme lui, avec un scénario aussi bien foutu, une distribution aussi riche et agréable, j'aimerais en voir plus souvent.
P. S. Bien sûr que l'argument de cette histoire est tout sauf réaliste (une ferme sur la côte normande et le terrain qui l'entoure ne peuvent évidemment pas rester "oubliés" pendant tout un siècle - disons 1925-2025 - , ne serait-ce que parce qu'il faut bien que quelqu'un paie chaque année l'impôt foncier, et puis une ferme toujours hermétiquement close , ça finit par attirer l'attention des maraudeurs et ça se pille... bien plus facilement que les tombeaux des pharaons), mais on entre quand même volontiers dans le jeu, on sait bien que c'est une comédie. On y vient pour se distraire du quotidien, rêver un peu... dans le monde de Klapisch, bien plus aimable que le vrai.