La guerre n'exclut pas le romantisme....

Juin 1944. Jérôme (Philippe Noiret), son épouse Marie (Catherine Deneuve) et sa mère Charlotte (Mary Marquet) vivent dans un château de Normandie. Dimanche (Pierre Brasseur), le père de Marie est le métayer du château. Marie s'ennuie et rêve de visiter Paris. Elle est de plus exaspérée par Jérôme qu'elle trouve mou alors qu'elle aimerait un mari courageux à l'image de son père chef du réseau local de la Résistance. Un jour Julien (Henri Garcin), un résistant, atterrit dans le jardin . Sans compter que les allemands s'installent chez eux dont un qui va tomber sous le charme de Marie....
En 1966, Jean-Paul Rappeneau est connu dans le métier pour avoir notamment coécrit le scénario de l'excellent "L'homme de Rio" de Philippe De Broca. Il se lance dans la mise en scène.
On voit de suite ses influences: les comédies américaines de Hawks, Wilder et Lubitsch. D'ailleurs son 1er film se e comme par hasard pendant la deuxième guerre mondiale...
Coïncidence étonnante, en 1966 sortira une autre comédie se déroulant à la même période : "La grande vadrouille" de Gérard Oury . A croire que c'était dans l'air du temps. Peut être leurs scénarios ont-ils été écrits en 1965, soit 20 ans après la fin de la guerre ce qui pourrait être une explication...
Rappeneau mélange habilement la guerre au marivaudage: Marie est mariée à Jérôme mais elle est courtisée par un officier allemand mais aussi par le résistant !
Il nous montre dès son 1er long métrage un sens du rythme, de l'humour et de l'élégance qui sont 3 qualités que l'on retrouve dans la plupart de ses films.
On s'attache aux personnages que Rappeneau semble apprécier mais n'a d'yeux que pour Marie lui aussi. Elle est ionnée, énergique et un brin capricieuse : Catherine Deneuve est géniale dans ce rôle qui a quelques similarités avec le personnage qu'elle jouera quelques années plus tard, toujours sous la direction de Jean-Paul Rappeneau, dans "Le sauvage".
Phillipe Noiret est parfait en mari "mou" mais qui va changer au fur et à mesure que le film avance. Avant "la vie de château" il jouait essentiellement des rôles secondaires. Grâce au cinéaste son statut va changer et va devenir une vedette de premier plan .
Dans les rôles secondaires on a le bonheur de voir Pierre Brasseur excellent. Et aussi Henri Garcin, mort hélas dans une grande indifférence sur ce site il y a à peine 2 jours, qui est largement à la hauteur des 2 acteurs principaux. Un de ses rôles les plus marquants.
"La vie de château" obtint un joli succès d'estime ainsi que le prix Louis Delluc. On trouve dans ce long métrage tout ce qui fera de Jean-Paul Rappeneau un cinéaste à la fois populaire et estimé par la plupart des critiques ce qui est rare.. Personnellement je considère Rappeneau comme un des meilleurs réalisateurs français....!