Il retombe sur ses pattes

Je pense en être au dixième visionnage des nouvelles aventures de la boule de poil la plus attachante de l'univers de Shrek et c'est toujours un régal. Je n'ai toujours pas trouvé un seul plan sur lequel ce film pêche et ce n'est rien de dire que c'est pourtant ce que mon cerveau fait de manière automatique à chaque fois que je lui donne un truc à voir.

Ce film est beau. Pas simplement techniquement sublime avec ses mélanges entre 3D léchée et esthétique du dessiné main. Pas simplement parce que chorégraphié avec un amour du rythme et du style qui ferait envie à n'importe quel animateur en herbe. Pas simplement parce que savamment balancé entre ses plans et les différents niveaux de lecture qu'il porte. Pas non plus uniquement pour son intrigue qui suit plusieurs factions différentes dans un film soit disant destiné aux enfants.

Ce film est beau parce qu'il s'essaie à une réflexion profonde basée sur un pitch simple : le Chat Potté n'a plus de vie disponible et désire s'emparer de l'étoile magique permettant d'accomplir n'importe quel vœu. Sur sa route, il croisera des alliés mais surtout pas mal d'antagonistes dont un mémorable Jack Horner et Boucle d'Or, mais surtout ce qui restera comme l'un des tout meilleurs méchants depuis bien longtemps : le Grand Méchant Loup.

Ici, comme le dit l'intéressé, pas de métaphore et pas d'allégorie, il représente la Mort qui en a plein le dos d'un chat qui prend à la légère sa vie comme si de rien. Extraordinairement charismatique, provoquant une réflexion discrète mais très pudiquement traitée sur la santé mentale, la double faux et le sifflement du Loup hantera longtemps les spectateurs. Ses apparitions sont travaillées avec un tel soin que c'en est indécent pour la concurrence.

La conclusion en forme de battle royale, l'annonce d'un Shrek 5 potentiel et la résolution sur Boucle d'Or ne sont que de petits bonus en comparaison du reste. Ce film est un des meilleurs films d'animation occidentale de ces 10 dernières années, je ne veux rien savoir.