Etre une femme libérée...

Obligée de placer son fils dans une école, une femme libérée qui vit sur la côte californienne de Big Sur va tomber sous le charme du directeur, un pasteur fou amoureux de son épouse.


Après plusieurs échecs commerciaux, Vincente Minelli revient auprès de la MGM avec deux stars de poids, à savoir le couple Elizabeth Taylor - Richard Burton, pour un film que j'ai trouvé formidable. Si on veut basiquement résumer l'histoire, il s'agit d'un adultère, mais il y a quelque chose d'adulte dans le ton, où les discussions sont loin de se baser sur des minauderies. Pour le personnage joué par Burton, Taylor est la représentation d'un amour libre comme il ne pensait pas connaitre, lui qui est tant rigoriste, car celle-ci vit de manière bohème, retirée de tout avec son fils dont elle pensait au départ faire l'éducation, loin des règles scolaires. Je pense aussi que le couple, qui a beaucoup joué ensemble, joue aussi de cette image sulfureuse qu'ils veulent mettre à l'écran, car Elizabeth Taylor y est rayonnante. On sent que c'est une femme blessée par la vie, qui a carrément fait un enfant dans le dos d'un père qu'on ne connait pas, dans le but d'échapper à la folie ambiante de la civilisation.
Quant à Richard Burton, il semble ployer devant cette femme qui le fait vaciller dans ses croyances. On trouve aussi dans ce casting Eva Marie Saint, qui joue l'épouse de Burton, Charles Bronson et Robert Webber, un des amants de Taylor.


L'autre grande réussite se trouve dans la mise en scène de Minelli, à la fois pleine de couleurs, et qui a l'air d'être tombé amoureux de la côte de Big Sur, avec ces superbes plans aériens qui ouvrent et ferment le film. Peut-être pourra-t-on reprocher que le film exclut un peu trop les personnages secondaires au profit du couple principal, mais cette histoire d'adultère est traitée de façon si intelligente, qu'à la fin, lors du dernier plan, l'émotion vient.
Ce qui a sans doute contribué au grand succès du film.

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le 18 juil. 2021

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Boubakar

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