Il s'agit d'un film en noir et blanc dont le scénario est fidèlement tiré du texte d'Honoré de Balzac. L'histoire se déroule en 1818. Laissé pour mort lors de la bataille napoléonienne d'Eylan la colonel Chabert rentre chez lui après 10 ans d’hôpitaux et d'errance. Tout le monde le croit mort et il n'est plus que l'ombre de lui même mais il espère retrouver sa femme et sa position sociale. Mais cette dernière qui s'est mariée avec le comte Ferrand cherche à le duper et à le faire enfermer dans un asile. L'histoire est assez cruelle et les relations entre les personnages sont fortes. On ressent de la pitié pour ce pauvre Chabert victime de la méchanceté des hommes. Il n'y a pas beaucoup d'action hormis un flashback qui montre la bataille au cours de laquelle Chabert a été gravement blessé et même considéré mort. La mise en scène est travaillée. La caméra est souvent en mouvement accompagnant les personnages, s'approchant ou s'éloignant. Cela donne une certaine vitalité au film. Les éclairages sont excellents, certains plans sont nettement expressionnistes. L'interprétation est très bonne avec Raimu dans le rôle de Chabert. Le film doit beaucoup à l'intensité de son interprétation qui est très différente de celles de ses autres films. Marie Bell est également excellente dans le rôle de la perfide épouse. Evidemment le film qui date de 1943 a pis un sérieux coup de vieux mais le sujet n'a probablement pas été choisi en toute innocence et des liens peuvent être fait avec la douloureuse période historique traversée alors par la .