Fox est jeune. Fox est forain. Fox aime les garçons.
Fox a des ennuis, mais pas que. Il gagne au loto, et vraiment on aimerait qu'il n'y ait que des Fox qui gagnent au loto.
Un bonheur n'arrive jamais seul n'est-ce pas... Le voilà donc au milieu d'une petite clique de plus ou moins jeunes dandys, très bien habillés, très snobs, très glacés.
Les choses ne traînent pas, Fox s'éprend d'Eugen, joli moustachu col pelle à tarte, et troque en deux regards une nuit son sex appeal d'apache contre un côté fleur bleue très prononcé.
Notre petit loup se fait chaperon rouge. La galette n'y résistera pas.
L'histoire finit mal, la morale est tout sauf sauve, et Fassbinder achève bien le spectateur.
Cynisme du déterminisme social, balle dans la jambe.
Cynisme de l'amour, balle dans la tête.
Avec pareil titre on devait s'y attendre. Le droit et pas la loi, qui projette le film dans une désespérance fulgurante, magnifique et sans issue.
La démonstration est brillante, implacable, oh oui. Mais ce qui soulève le film, ce qui le porte très haut, c'est le jeu insoutenable de justesse et de sensibilité de Rainer l'acteur.
Son Fox est une merveille qui vous arrache le coeur.
Et c'est un miracle cinématographique de voir Fassbinder, dans un exercice de dédoublement effarant, donner ainsi chair et souffle à l'austérité tragique de sa propre vision.
Formidable.
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