Comme certains de ses amis palmés, (non, pas des canards) Le guépard fait parti de ces films quasiment impossibles à analyser ou chroniquer, au vu des tonnes de production quasi-littéraires qui se sont déversés dans le champs fertile de la critique internationale.
Donc hop ! Juste un point de vue. Un (oh, modeste) angle perso.
La plus grande réussite du film (à mes yeux donc !) est d'arriver à traiter une histoire et ses nombreux degré de complexité sur deux plans en même temps.
A l'image de la classe sociale qu'il décrit, le film de Visconti traite la surface des choses, forcément lisse et figée dans ses apparences (somptueuses !) quelque soit la violence des évènements extérieurs (et c'est bien le propre de cette noblesse en fin de vie) tout en permettant de voir ce qui se e sous ce vernis avec précision et sans manichéisme. La lucidité et l'acuité du regard du Prince de Salina qui incarne un système politique qui arrive en bout de course (Burt, oh Burt !), la jeunesse violente et opportuniste de Falconeri, l'âpreté d'une époque qui bascule...
De gigantesques enjeux secouent la vie des uns et des autres sans que l'eau placide des apparences d'une noblesse sur le déclin ne se trouble. Il s'agit sans doute d'une qualité propre au roman de Lampedusa, et si c'est le cas, le film la restitue à merveille, et cela ne gâche en rien la somptuosité des décors et costumes qui emplissent nos rétines de plaisirs chatoyants trois heures durant.
Le film, comme le fragment d'histoire qu'il décrit, appartient à une époque qui n'existe plus.