Voilà un film qui bénéficie d'une réalisation simple et efficace, construit sur un scénario bien ficelé et qui ménage une fin à suspense. Que demander de plus ? Pas grand chose à vrai dire, on est sur le genre assez classique du film médiéval, façon Japon, et le spectateur peut apprécier de belles images et une reconstitution historique plutôt sympa, quoique que peut-être un peu trop propre : j'aurais imaginé plus de crasse et de désordre dans les villes japonaises du 15ième siècle (enfin, je situe ça à peu près au 15ième siècle, sans en être véritablement certain).
Bon évidemment, on est sur les japonaiseries classiques : code d'honneur du Samouraï, hara-kiri, belles étoffes, ustensiles divers ouvragés avec soin, katanas, hara-kiri, geishas et cerisiers en fleurs. Il me semble même que l'on aperçoit à un moment le Fujiyama en arrière plan. La société montrée - car le film s'attarde avec une certaine réussite sur les rapports sociaux - est extrêmement hiérarchisée et repose dans une large mesure sur des rapports codifiés, sur l'honneur et sur le respect des promesses. Et pas besoin d'être grand clerc pour deviner quelle est la place réservée aux femmes dans cette société. Pour autant, les personnages principaux parviennent, en toute fin de film, à casser en quelque sorte les codes, ce qui ne va pas sans leur conférer une certaine humanité et une certaine dignité.
Et le jeu de go, dans tout ça ? Il est omniprésent et de nombreux plans s'attardent sur les plateaux et les positions. Je n'ai que très peu pratiqué et il y a fort longtemps, donc il m'est difficile de porter un avis sur le caractère réaliste des diverses parties jouées, non plus que sur le fait qu'elles pourraient symboliser les situations auxquelles sont confrontés les personnages. Toujours est-il qu'à un moment crucial, une partie de go va servir à un régler un différent...jusqu'à un certain point, où le katana reprendra ses droits.
Enfin, voilà, c'est à mon avis un bon film qui propose en toile de fond une reconstitution historique et sociétale et comporte des éléments dramatiques propres à captiver le spectateur lambda que je suis.