LE JOUR D'APRES (12) (Hong Sang-soo, Sud-Coréen, 2017, 92min) :
Ce drame contrasté traite des jeux de l'amour, du hasard et du réel par le biais d'un patron d'édition qui a eu une relation adultère avec son employée partie de la boîte. Le jour de l'arrivée de la remplaçante la femme du directeur soupçonneuse, découvre un poème compromettant et décide de venir faire une esclandre au bureau. Hong Sang-soo revient avec cette intrigue digne d'un vaudeville pour dépeindre les lâchetés humaines notamment dans les relations amoureuses. Cette fiction commence de manière frontale par une explication entre les concubins, où la femme met ses doutes au grand jour face à son homme qui reste muet, la caméra fixe ausculte de manière sèche cette embarrassante scène d'introduction. Tout au long de ce récit, la mise en scène très discutable, oscille entre des travellings assez justes, de très beaux plans fixes et des effets de zoom obsolètes et des variations de caméra inadéquates. La narration joue sur multiples temporalités de manière totalement déconstruite. Un récit assez bavard parfois assez drôle, où par contre certains dialogues existentiels et "philosophique" s'avèrent un peu pompeux et superficiels. Une intrigue flottante au rythme lent où le noir et blanc enveloppe pudiquement les infidélités, les errances et la lâcheté masculine. Cette chronique impudique et parfois violente dans les diverses disputes, souffre aussi malheureusement de certaines faiblesses d'interprétations parfois inégales suivant les scènes. Entre ivresse de l'amour et de la boisson, cette sombre comédie humaine enchaîne les âmes dans leur médiocrité, à travers des chassés croisés, des malentendus et des quiproquos redondants qui n'arrivent pas à séduire et émouvoir le romantique qui sommeille en moi. Venez à votre tour, voir si cette partition minimaliste ébranle ou pas votre cœur face à Le Jour d'après. Bancal. Intime. Désabusé.