une comédie douce-amère, entre faux-semblants et vrais sentiments

Dans Le Larbin, on retrouve un mélange étonnant entre Les Visiteurs, une comédie romantique assumée, et l’esprit du Truman Show. Le film nous plonge dans une mise en scène grandeur nature où tout est faux — sauf le regard d’un jeune homme, interprété par Audran Cattin, propulsé malgré lui au cœur d’un village peuplé d’acteurs jouant pour lui une vie qu’il croit réelle.

Le scénario, certes prévisible dès les premières scènes, n’est pas ce qui accroche en premier lieu. Son intérêt réside ailleurs : dans cette galerie de personnages qui, tout en jouant la comédie, essaient de ne pas trahir leurs émotions. Et c’est justement cette tension entre jeu et sincérité qui donne au film une saveur particulière.

Kad Merad incarne le père de cette expérience humaine avec un mélange de gêne et de tendresse, tandis qu’Isabelle Carré apporte une douceur touchante à son rôle. Mais c’est Clovis Cornillac qui marque le plus, en chef de troupe habité, rigoureux, mais jamais froid. Comme à son habitude, il incarne son personnage avec justesse, apportant une densité bienvenue à l’univers un peu fou du film.

Le rythme est bon, sans temps morts, avec un bel équilibre entre comédie et moments plus intimes. La mécanique du mensonge finit bien sûr par se heurter à la vérité, mais l’ensemble reste léger, bienveillant, sans sombrer dans le pathos.

Le Larbin n’est ni une satire mordante ni une romance bouleversante, mais il réussit là où on ne l’attendait pas forcément : dans sa capacité à rendre crédible l’artifice, et à faire exister les émotions malgré le décor. Une réussite modeste, mais sincère.