La limite avérée d’une comédie sociétale.

L’opposition des genres était déjà un sujet dans Le nom des gens et il était intéressant de voir ce que Michel Leclerc voit les relations hommes/ femmes quinze ans plus tard, quand #Metoo est é par là. Le titre de son nouveau film, Le mélange des genres, représente bien les protagonistes de son histoire où un homme se féminise et des femmes se masculinisent pour porter des revendications féministes( et lutter contre une association de mâles alphas au age!) Benjamin Lavernhe endosse avec délectation le rôle de cet homme presque au foyer tandis que sa femme, actrice reconnue, s’appuie sur lui pour assurer le quotidien avec leurs deux enfants. Un miroir inversé que ce couple où la femme sort avec ses copines tard le soir tandis que lui, trop énervé, fait sa valise pour quitter le navire. Julie Piaton, s’amuse visiblement à incarner la confidente de ce mari sensible et parfois perdu. Et puis Michel Leclerc corse son histoire, avec une infiltration d’un groupe féministe par une femme flic, Simone, qui va déraper dans sa couverture. Sans rentrer dans les détails, c’est là que le film devient abracadabrant, que les situations rentrent en collision et que le côté sociologique perd de son impact. En effet, c’est bien joué d’observer des personnages pédalant dans des logiques propres à leurs genres ou hors de leurs genres, mais est ce que leurs péripéties dérident sur le long cours? Léa Drucker a de loin le rôle le plus complexe de l’arroseuse finissant arrosée, mais le plus ingrat car elle arbitre un duel hommes/ femmes qu’elle n’aurait jamais voulu provoquer. En tant que spectateur de cette dramaturgie, il est difficile de statuer sur les raisons des uns et des autres tout en considérant des ellipses radicales ( à travers l’intervention de Vincent Delerm reprenant du Goldman ou le manque radical d’information sur le devenir du couple de Simone et Jean-Jacques par exemple). Au final, le film n’est pas désagréable à suivre mais il nous interroge sur la vraisemblance de ses personnages et de leurs postures. La limite avérée d’une comédie sociétale,somme toute.

6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cinoche 2025

Créée

le 23 avr. 2025

Critique lue 9 fois

Specliseur

Écrit par

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Le Mélange des genres

Mélange des avis

Vu au Festival de l’Alpes d’huez en janvier mon visionnage date un peu donc ma critique ne sera pas extrêmement précise sur l'aspect technique.Une mise en scène audacieuse pour une comédie là dessus...

le 12 avr. 2025

8 j'aime

1

Critique de Le Mélange des genres par christianvuittenez

Le mélange des genres titre du film mais aussi titre de la critique. Comédie sociétale et policière le cocktail est indigeste. La caricature est un art difficile au cinéma. J'ai plus aimé Natacha...

le 17 avr. 2025

3 j'aime

Du même critique

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

26 j'aime

3

La destination plus que le voyage

Jesuislà est un film retors car les vingt premières minutes du film ne vous préparent volontairement pas à ce qui va suivre. En effet, le spectateur a tout juste le temps de se baigner dans la vie de...

le 7 févr. 2020

19 j'aime