On est vraiment gâté avec ce film véritable ovni dans le paysage cinématographique français. Christophe Gans, d'un scénario romanesque tout a fait classique, a su tirer un long-métrage spectaculaire empruntant les codes à de nombreux genres (policier, horreur, western, art-martiaux, actio, cap et épées, historique, ...). Gans y incorpore véritablement ses références du 7e arts plus ou moins évidentes tant dans le fond que dans la forme (Les Dents de la Mer, Matrix, La Rage du Tigre, ...). Malgré un tournage difficile en raison de la météo et contraintes techniques, Gans a tenu bon pour concrétiser ce film de malade.
J'adore la bande originale Joseph LoDuca (Evil Dead) qui à l'image du film est très riche. Les effets spéciaux sont plutôt bons, surtout avec la restauration et ressortie en 4K du film en 2022. La Bête créée par le studio britannique Jim Henson's Creature Shop est réussie. Les décors naturels (paysages, châteaux, ...) ou construits donnent un cachet aux images.
Naturellement les comédiens sont tous très investis. On trouve parmi eux une nouvelle génération (Samuel Le Bihan, Vincent Cassel, Émilie Dequenne, Monica Bellucci, Jérémie Renier, ...) et des valeurs sûres du cinéma français (Jean Yanne, Bernard Farcy, Jean-François Stévenin, ...). On a même droit à un Jacques Perrin qui nous conte l'histoire. On retrouve à la distribution Marc Dacascos qui revient casser des gueules après Crying Freeman.
Le seul défaut que je peux trouver au film aujourd'hui c'est l'utilisation abusive des ralentis.
J'adorais ce film étant gosse. Je l'aimerais toujours tant il est généreux et transpire la cinéphilie de son cinéaste. Qu'importe les anachronismes et approximations historiques, le film de Gans demeure un spectacle d'excellente qualité.
Nota Bene : Sur Sens critique figure la version cinéma (2h22) et pas la Director's Cut (2h32) aujourd'hui largement répandue.