Le Parfum est un film étrange, envoûtant, fascinant dans son idée… mais pas totalement réussi dans sa forme.
L’histoire de Jean-Baptiste Grenouille, cet être asocial obsédé par les odeurs, aurait pu être un chef-d’œuvre de noirceur sensorielle. Et, parfois, cela frôle cette intensité. La reconstitution du Paris crasseux du XVIIIe siècle est remarquable, visuellement ça suinte, ça pue, ça grouille. On sent presque les odeurs à travers l’écran.
Mais une sensation manque. Peut-être trop lisse, trop esthétisé ? L’horreur aurait mérité plus de brutalité intérieure, plus de tension psychologique. Grenouille est fascinante… cependant on reste à distance. On le regarde agir sans vraiment trembler avec lui. Et, certaines scènes – notamment la fin, pourtant puissante dans le roman – perdent de leur force à l’écran, comme si la folie du personnage restait contenue.
Cela dit, l’ambiance est unique, la musique envoûtante et le thème – la quête obsessionnelle de beauté, jusqu’au meurtre – mérite le détour. Mais, finalement, Le Parfum sent davantage le beau coffret que la fragrance inoubliable. Un splendide film, oui. Mais pas un parfum qu’on garde sur la peau.