The Silence of the Lambs aurait dû rester inaltéré dans mon souvenir. Son revisionnage a, malgré les qualités qui lui restent, terni l'impression d'ensemble. De fait il persiste, préservé, les confrontations Judie Foster - Anthony Hopkins. Celles-ci gardent toute leur force, leur intensité, une intimité malsaine qui se créée en quelques répliques, regards, faciès en gros plans. Avec un tandem d'acteurs de ce calibre, c'était un minimum cela dit.
Quant au reste... Si la réalisation de Jonathan Demme - versant dans un glauque explicite qui ne nous offre aucun hors champ - est dans le ton du thriller sordide proposé, que la musique de Howard Shore va dans ce sens, l'histoire autour de Buffalo Bill est... Somme toute ennuyeuse, avec des rouages grossiers versant dans la facilité pour faire avancer l'histoire.
Et puis c'est horriblement équilibré. Deux films cohabitent dans cette histoire. Alors que Hannibal Lecter aurait pu être un fil rouge, personnage secondaire omniprésent, son évaporation de la trame narrative fait redescendre toute la tension du film, qui semble redémarrer, les roues embourbées dans une mélasse gluante. De fait Silence of the lambs ne parvient jamais à atteindre le degré d'intensité attendu.
Reste (semi aparté pour conclure), un thème discrètement développé - et je ne peux m'empêcher de penser que Jodie Foster est à l'oeuvre à ce sujet - concernant la place des femmes dans le corps policier. Constamment rabaissée à son rôle de femme, utilisée en tant qu’appât, voire manipulée, exclue de conciliabules, rien ne lui est épargné. Mais elle répond, renvoie calmement mais fermement son patron dans les cordes. A ce niveau, c'est très bien tourné.