Je croyais connaitre Pacino, je me trompais.
Dans un rôle éloigné de ceux qui l'on fait connaître (flics & mafieux), il campe ici un lieutenant colonel de l'armée américaine à la retraite, perdu dans les désillusions et la nostalgie d'une époque révolue, qui se lance dans un dernier baroud d'honneur avec l'aide fortuite d'un jeune blanc-bec.
Si le film est long (2h30+), c'est que la complexité de la relation qui va se développer entre les deux hommes est telle que cette durée est nécessaire. C'est d'ailleurs pour moi l'intérêt de l'œuvre, car même si les seconds rôles ont bénéficié d'un casting de choix (Philip Seymour Hoffman ou James Rebhorn pour ne citer qu'eux), l'ensemble est centré sur cette alchimie improbable qui va se créer entre l'ex militaire et son accompagnateur.
Je ne vais pas m'attarder sur la performance de Chris O'Donnell dans le rôle du jeune Charles « Charlie » Simms que je trouve un peu cucul, mais plutôt sur celle d'al Pacino.
L'ami Alfred a réussi à rendre vivant, humain, palpable mais surtout crédible ce personnage d'une aigreur infinie, qui semble ne vivre que dans le but d'emmerder son monde. Il livre une performance magistrale, à la hauteur de Serpico ou du Parrain au niveau du jeu, mais supérieure dans les émotions qu'elle provoque.... j'ai encore mal à la joue de la claque que j'ai reçue au visionnage. Nos braves amis des oscars devaient partager mon analyse puisqu'ils lui ont attribué Oscar du meilleur acteur en 1992...
Alors oui, on devine assez vite comment le film va finir, certaines ficelles sont épaisses comme un jambon de pays, et oui, on à droit à un happy ending de bon aloi ... Mais rien que pour la tirade finale devant les étudiants de Baird réunis au grand complet, et les frissons qui m'ont parcouru le corps à ce moment là, le film mérite amplement cette note.
Si vous voulez (re)découvrir un grand Al Pacino, foncez.