Quel film étonnant !
Grand mélodrame, intense et romanesque, Le Temps d'aimer est avant tout un très beau film sur l'amour, sous toutes ses formes, mais aussi sur les non-dits et les difficultés qu'ils entraînent pour se construire. Il offre également une belle réflexion sur le couple.
Mais ce qui frappe le plus, c'est l'audace du récit, le contraste entre les époques dans lesquelles il est ancré (années 40, 50 et 60, très bien reconstituées à l'écran) et la modernité de cette relation atypique entre deux personnages formidablement interprétés par Anaïs Demoustier, comme d'habitude parfaite, et Vincent Lacoste, qui trouve ici le rôle de la maturité et continue à impressionner.
Les images d'archive du début du film sur le sort de certaines femmes à la libération, font froid dans le dos. L'on ne peut s'empêcher d'être sidérés que de tels agissements aient pu avoir lieu, aux yeux de tous (où quand la victime devient elle-même bourreau...).
Une petite réserve peut-être : à vouloir raconter la vie de ce couple à différents stades de leur vie, la réalisatrice prend le risque de tomber dans le travers que l'on retrouve dans de nombreux biopics, qui est de faire avancer la narration trop rapidement et de ne pas suffisamment prendre le temps pour cre davantage la psychologie de ses personnages.
Gros coup de coeur pour la bande originale de @bouhafaamine, tant pour les moments où flutes et trompettes installent une atmosphère inquiétante et mystérieuse que pour ses envolées lorsque les violoncelles apportent un souffle romanesque au récit.
Le Temps d'aimer est au final un film qui ne ressemble à aucun autre. S'il souffre de quelques irrégularités dans la narration, avec des ages moins ionnants que d'autres, il demeure une oeuvre ambitieuse et courageuse, qui ose s'attaquer à ses sujets de manière frontale et décomplexée.
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