Théâtre cinématographique

Ouvertement inspiré de Marivaux et de la Nouvelle Vague, les « Deux Amis », premier long-métrage de Louis Garrel est un film qui m’intéresse. Notamment parce qu’il touche au théâtre en célébrant les outils offerts par le cinéma.

Le film fait écho la règle des trois unités : l'intrigue ne s’étale pas sur plus de deux jours. Elle se déroule intégralement dans la ville de Paris - même si les lieux sont pluriels. Enfin, l'enjeu principal est simple : les relations entre trois personnages.

Les dialogues co-écrits par Christophe Honoré et Louis Garrel sont drôles et touchants.

Le processus narratif fait intelligemment écho au théâtre: d’abord la gare – incipit de l’histoire- où Mona rate son train, le café ensuite où Mona et Abel font connaissance, l’Eglise qui annonce le lien charnel, l’appartement qui est le point culminant du péché et enfin l’hotêl, lieu neutre par essence.

Mise en scène dans la mise en scène, le personnage de Vincent Macaigne est un figurant, comme il l’est dans la vie de Mona. Abel se veut écrivain mais sa vie lui échappe.

Cependant, le film se distingue par son image et sa musique.

L’image est extrêmement belle et ouvertement travaillée.