Des choses à dire sur ce film :
Indiana Jones vient de laisser sa marque dans le cinéma d’aventure et entraîne forcément dans son sillage un sacré paquet de Joneseries. René Cardona Jr. ne mange pas de ce pain-là. Et Les diamants de l’Amazone, sorti en 1985, reste un film d’aventures à l’ancienne... certainement un peu par manque de moyens d’ailleurs.
Sur le fond, trois groupes, l’un composé de deux entrepreneurs et d’un vieux baroudeur, le second de scientifiques, le troisième d’un ancien nazi et d’une indigène titanesque se tirent la bourre – et dans les pattes dans tous les sens – afin de débusquer un trésor légendaire. En gros. Au programme, une descente de l’Amazone en bateau, des indiens réducteurs de tête, des piranhas invisibles, un Donald Pleasance à l’air mi-teigneux, mi-hagard, des stock-shots des animaux de la forêt, beaucoup, et de la verdure, de la verdure, de la verdure... oh, et des moustiques. Mais assez peu d’action.
Il se e bien des choses pourtant... mais c’est rarement trépidant et c’est un peu long au point de susciter parfois la torpeur. Mais curieusement, cette absence de rythme joue énormément sur l’ambiance du film. L’air y est lourd, la forêt qui entoure nos crapules est écrasante, et on suffoque un peu avec eux. Niveau casting, bizarrement, les choses fonctionnent aussi dans l’ensemble. On retrouve donc Donald Pleasance pas spécialement motivé en ancien nazi calculateur, ainsi que Stuart Whitman en aventurier renfrogné, Ann Sidney, Miss monde 1964, qui joue vachement bien la femme tombée en pâmoison devant un diamant, et les trognes familières et sympathiques de Pedro Armendáriz Jr. et de Jorge Luke et Emilio Fernández.
Quelques poussées nanardes viennent, de plus, rehausser l’ensemble telles des pralines dans une brioche. La première apparition de Gringo (Stuart Whitman) est, de ce point de vue, bien gratinée. Parce que Gringo, c’est l’archétype du vieil aventurier qui a bien roulé sa bosse, qui ne dort que d’un œil et qui est vif comme l’éclair et qui d’un lancer de couteau mutile la main du pauvre fou qui viendrait poser ses mimines sur ses affaires avec de mauvaises intention. Un amérindien chapardeur en fera les frais. Et René Cardona Jr. de montrer en gros plan la main de l’imprudent, son faux annulaire tout léger et d’une teinte différente du reste de la main, posé dans l’alignement de l’articulation du doigt recroquevillé de l’acteur, le couteau planté entre les deux. C’est fugace mais on ne voit que ça.
On a aussi un aviateur qui poursuit des aigles jusqu’à les tronçonner avec l’hélice de son coucou, des femmes peinturlurées qui se crêpent dans la terre et la boue sous le regard des héros et des indigènes qui ont des airs de Pierre Tornade ou Jean Benguigui (avec moustache les deux) peinturlurés de manière totalement arbitraire et affublés de moumoutes miteuses, et deux scènes d’attaques animales particulièrement savoureuses : l’une par des crabes qui tuent de leurs petites pinces l’un des baroudeurs, l’autre par des moustiques... dont les trois quarts galopent sur une vitre, visiblement, placée devant l’objectif.
Aussi étrange que ça puisse paraître, tout ça fait que, malgré les longueurs, un côté brouillon et deux-trois situations stupides, le film a un certain petit charme.
Jouez au bingo des clichés avec ce film, qui totalise 33 ingrédients
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Personnage > Agissement
Stylé | Se fait allumer sa cigarette / allume la cigarette de quelqu’un - Stylé | Ponctue ses phrases par un mot étranger
Personnage > Caractéristique
Hanté·e par des souvenirs traumatisants - Interprétation | En fait des caisses - Religion | Fait un signe de croix - Tension | Maniaque de la gâchette
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient
Réalisation
Grammaire | Ralentis injustifiés et inables - Gros plan | Inserts d’éléments naturels - Habillage | D’après une histoire vraie - Pas de jungle sans plan d’oiseaux qui s’envolent au-dessus de la canopée - Titre | S’agrandit jusqu’à ce que les deux lettres centrales disparaissent de part et d’autre de l’écran
Réalisation > Accessoire et compagnie
Pouet-pouet | Fausse blessure
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | Accessoire - Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
Réalisation > Surprise !
Faux suspense | Surpris·e par un animal
Scénario > Dialogue
Phrase-choc - Répliques à la con
Scénario > Élément
Pari entre potes ou collègues, à propos de n’importe quoi
Scénario > Ficelle scénaristique
Vieille légende, racontar, fait divers transmise à un moment ou à un autre...
Thème > N’importe quoi
Accessoire | Coiffure impeccable, en toutes circonstances - Accessoire | Munitions illimitées - Accessoire | Objets qui scintillent trop - Agissement | Les figurant·es font n’importe quoi - Carton-pâte | Coup de poing pouet-pouet - Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Attitude et/ou stéréotype sexiste - Femme effrayée par un insecte ou un rat - Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol - Image dégradante | Nunuche - Image dégradante | Tombe en pâmoison devant un bijou - Objectification sexuelle | Nichons, fesses - Violence sexuelle | Attrape le menton d’une femme
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai é un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais