Les Émotifs anonymes par pbdh
Malgré le fait que j'étais complètement shootée aux médocs et que mes yeux pleuraient de fièvre (ouais je suis hardcore comme fille, j'vais au ciné bravant la maladie. Ou pour filer mes miasmes à mes voisins, c'est selon), ce film est é comme un charme...
Un charme complètement hors âge et hors lieu, comme si l'histoire s'engouffrait dans une faille du temps où il n'y avait pas d'environnement distinct, juste deux personnages hyper-émotifs qui s'entrechoquent timidement.
À cause de ça j'ai souvent eu peur que le film bascule dans un kitsch grossier ou une désuétude ridicule, mais ce ne fut jamais le cas grâce au charisme de nos deux chocolatiers (oui, ils fabriquent du chocolat madame). Le film est comme suspendu à leurs visages, souvent cadrés en gros plan. On en arrive à retenir notre souffle pour eux, inquiet et bienveillant devant leurs sourires gênés, leurs larmes au bord des yeux, leur maladresse. Alors oui, le scénario est attendu mais ça n'empêche pas d'être touché par le sujet peu traité de l'émotivité maladive, et surtout ça n'empêche pas d'être porté par le formidable couple Carré-Poelvoorde, à croquer !