Outre ce choix de titre français catastrophique, difficile de faire mieux en matière d'adaptation que celle de Franck Darabont lorsqu'il se penche sur la nouvelle carcérale de Stephen King : Les Evadés.
Les qualités de son deuxième long-métrage s'avèrent nombreuses : réalisation, interprétation, bande originale, rien à redire, c'est du très haut niveau qui te fait scotcher à l'écran pendant ces deux heures et demi d'évasion... Et quelle intelligence dans l'écriture ! Qu'il s'agisse des monologues de la voix-off ou des dialogues, témoignant de la qualité en la matière de la nouvelle d'origine.
Mais c'est surtout son scénario exceptionnellement bien ficelé et maîtrisé, aux quelques surprises d'ampleur, qui reste un modèle du genre !
Ceci dit, si je devais faire la fine bouche et argumenter le pourquoi de ma note non maximale, j'oserais déplorer deux ou trois détails m'ayant un peu chafouiné sur la fin, comme tout d'abord -et principalement- le coup des chaussures du directeur de prison
(un risque trop important que de se balader avec avant de tenter son unique chance d'évasion, tout comme on se demande bien comment celles-ci peuvent rester dans un bon état après la traversée des 500 mètres de canalisations...)
; ou encore, dans une moindre mesure, de la faible emprise de ce temps si long et si éreintant sur le visage de nos prisonniers.
En revanche, certaines scènes se révèlent tellement puissantes qu'elles resteront à jamais gravées dans ma mémoire :
le suicide du vieux Brooks et la réflexion sur la peur du monde extérieur sont bouleversants ; les prisonniers écoutant le vinyle dans la cour presque autant ; le meurtre du jeune Tommy par le directeur ; le suicide de ce dernier ; la beauté et la poésie du bleu pacifique de la scène finale, etc.
Car effectivement, les bonnes raisons pullulent donc pour ne pas hésiter à voir et à revoir ce grand classique du 7ème art moderne, aussi cruel qu'émouvant.
Exemplaire.