Au-delà de la maitrise en terme de réalisation, les Fraises sauvages m'ont particulièrement touché.
Car Bergman porte un regard attendri et bienveillant sur la plupart des protagonistes. Au risque de paraitre béat, c'est pour moi la condition sine qua non pour réussir une immersion dans un film. S'accorder à un archétype proposé.
Le film fourmille de thèmes et de réflexions philosophiques. Au risque de la superficialité diront certains. Peut-être...
Mais le de pistes de réflexions sont sérieuses et cohérentes :
- la mort,
- l'existence de Dieu,
- la famille,
- les postures sociales,
- la solitude.
A y regarder de près, les angles d'approche d'Ingmar Bergmann sont variées.
A titre d'exemple, courte analyse sur la mort.
- Tout d'abord celle qui rode autour d'un homme au crépuscule de sa vie (le docteur).
- La mort d'un être "aimé" qui nous laisse dans l'isolement et la solitude (le docteur, sa mère, sa femme).
- Le sacerdoce du médecin (le docteur).
- L'avortement qui s'oppose à la vie (la bru).
- La mort qui nous guette au détour d'un virage (le docteur, la bru, leurs agers, le couple de la 2nde voiture).
- Plus près de notre époque, la collapsologie (le fils).
Sans doute ai-je oublié des ages...
A ce jeu, le thème de l'isolement, de la famille ou des conventions sociales trouvent autant de mises en situation.
- Je finirai par le moins évident lorsqu'on évoque Bergmann. La poésie.
- Le titre du film est en lui-même une invitation.
- Autant que le paysage qui renvoie à l'appellation (la maison de jeunesse entouré d'un bois et d'un lac bucoliques.
- Les 3 jeunes gens portent en eux quantité d'attributs qui renvoient au romantisme et au lyrisme.
- Enfin le roadtrip en lui même est bâti comme une invitation au voyage et aux rencontres.
Bref je ne trouve guère à redire à ce film d'une justesse et d'une profondeur rare.