Auréolé de son succès Cannois, Les Misérables connait un plébiscite partout où il va et ça me dée totalement car c'est une merde immonde. J'en ai littéralement détesté chaque seconde.
Tout commence par une écriture d'une vacuité tétanisante. Ladj Ly a manifestement pris son court métrage pour du chewing-gum et l'a étiré en long, n'ayant pour armes que des ajouts redondants et mal dialogués. Morceau choisi : "Eh je vous ai pas raconté, pendant les vacances, au bled, eh bah..." PERSONNE ne parle comme ça !
En outre, l'Acte I démesuré peut se résumer à : "Hey toi t'es nouveau ? T'es le nouveau ? T'es le nouveau. C'est toi le nouveau. Comme t'es nouveau on va te faire faire des trucs de nouveau, le nouveau. Hein le nouveau ? Nouveau ? Nouveau nouveau ! Nouveau !" pendant près d'une heure.
Ensuite, je ne crois pas à son lieu. Il n'y a personne dans cette putain de cité entre les âges de 16 et 30 ans. Que des marmots et des darons. Niveau crédibilité sociale on reera. Et ça devient encore plus ridicule à mi-film quand, aspergé par accident avec sa propre lacrymo, un flic pleure et cligne des yeux, prend sa voiture, galère en clignant des yeux, se gare, sort, cligne des yeux et pleure, flashballe un gamin en pleine poire et là contre-champ : ses yeux sont nickels et le resteront jusqu'à la fin du métrage ! La bonne blague.
Comble du ridicule, tout l'Acte II consiste à récupérer une carte SD avec des rushes compromettantes filmées en drone. Or je veux bien ettre que les flics feraient tout leur possible pour remettre la main dessus. Mais le reste de la communauté qui croit dur comme fer qu'on peut faire tomber la BAC avec ça ?! Hahahahah !!! La video de Rodney King n'a pas réussi à faire tomber la LAPD... Vous croyez honnêtement que les trois flics vont avoir autre chose qu'un blâme ou une tape sur les mains ?
Tous les enjeux sont débiles, insérés au chausse-pieds et grotesques.
Et s'il ne s'agissait que d'un scénario pauvre, relevé par une mise-en-image irréprocha.... Naaaaan faut même pas chercher là ! Le film est moche à pleurer du sang, filmé comme un cul, avec des arrières-plans cramés et des zooms flous intempestifs. Je garantis que si l'assistant opérateur avait gentiment joué avec la bague de diaph' plutôt que celles de la focale et du point comme un gros sagouin, on aurait déjà un projet beaucoup plus comestible. Mais là tout est brouillon, il n'y a pas de soucis de mise-en-scène, aucune gestion de l'espace et une direction d'acteurs totalement aléatoire.
Comble de honte, Ladj Ly ne finit même pas son film. Apparemment c'est la mode, depuis Juste la fin du monde de Xavier Dolan, que de ne proposer aucun Acte III, aucune répercussion définitive sur ce qu'on vient de subir... Pour Les Misérables, on débouche sur une situation tendue et Hop ! Fondu au noir, je-vous-laisse-vous-démerder, vous-avez-qu'à-choisir-votre-fin-bande-de-merdeux-moi-je-m'en-cogne-j'ai-fait-mon-boulot...
C'est pas en citant Victor Hugo à la dernière minute qu'on en devient l'égal. Légal ?
Tournez vous plutôt vers Do the Right Thing ou End of Watch et vous en aurez, du régal !