Si l’on se donne la peine d’y penser, les cambrioleurs-esthètes sont une espèce plutôt rare. Imaginez-vous le profil de personnes susceptibles de cambrioler autour de chez vous et vous conviendrez qu’ils sont très éloignés de celui du film. Ce personnage d’orfèvre du vol avec effraction qui boit du vin à la chandelle le soir et qui s’occupe à copier les tableaux de maître la journée est donc une pure fiction, un fantasme d’artiste mais, il faut en convenir, c’est en même temps une belle idée romanesque. Les pleins pouvoirs commencent donc avec ce tableau réjouissant, évocateur et qui convient parfaitement au Clint Eastwood grisonnant de la fin des années 90. La longue scène du cambriolage, riche en tensions et en promesses scénaristiques est convaincante également. Mais le bon s’arrête là. Le reste du film est assez insignifiant et tombe dans l’invraisemblance dès lors qu’on se donne la peine de réfléchir à l’intrigue quelques secondes. Quel dommage !