Les quatre saisons
Les quatre saisons

Film de Alan Alda (1981)

Les quatre saisons par soufron

Réalisé et interprété par Alan Alda, voilà un film certainement très personnel, une petite comédie dramatique qui capture avec une finesse remarquable les dynamiques d’amitié et les crises de la quarantaine.


Le casting choral (Alda, Carol Burnett, Len Cariou, Sandy Dennis) évoque irrésistiblement l’esprit des œuvres de Denys Arcand, notamment Le Déclin de l’empire américain.


On y trouve la même description d'une classe supérieure, les mêmes dialogues ciselés, les mêmes personnages introspectifs et une exploration des relations humaines à travers des conversations qui oscillent entre humour et mélancolie.


Mais là où Arcand teinte ses récits d’un cynisme mordant et d’une noirceur existentialiste, Alda opte pour une approche résolument plus lumineuse, chaleureuse, presque optimiste – en un mot, américaine.


Ou en tout cas, de droite.


Cette douceur, mêlée d’une ironie légère, fait du film un jalon annonciateur des années 80, une décennie où l’introspection collective s’habille de couleurs pop et d’un certain confort bourgeois.


L’esthétique du film, ses costumes, sa bande-son jazzy et ses décors (les maisons de vacances, les paysages saisonniers) incarnent parfaitement cette transition vers une ère de prospérité et de questionnements personnels moins tourmentés que dans les années 70.


Alda, avec son regard tendre mais lucide, transforme les petits drames de ses personnages en une célébration de la résilience des liens amicaux, un thème universel mais ancré dans son époque.


C’est précisément ce qui rend le récent remake en série télévisée, sorti en 2025, difficile à comparer.


Si la série tente de moderniser l’histoire, elle peine à retrouver la même magie.


Le contexte actuel ne permet pas à cette relecture d’annoncer quoi que ce soit de neuf, contrairement à l’original qui portait en lui l’élan d’une décennie naissante.


Là où le film d’Alda vibrait d’une fraîcheur contextuelle, la série semble se contenter de recycler sans transcender.


The Four Seasons de 1981 reste ainsi un petit bijou, à la fois daté et intemporel, qu’on peut découvrir ou redécouvrir aujourd'hui avec un sourire nostalgique.



10
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le 11 mai 2025

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soufron

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