“Leurs enfants après eux” explore avec une justesse troublante l’adolescence désorientée d’une époque en marge. Paul Kircher y incarne Anthony avec une mélancolie brute, traduisant les silences lourds et les désirs diffus d’un été qui semble ne jamais finir. Le film capte l’invisible : les regards, les gestes suspendus, les moments où tout aurait pu basculer. La caméra, souvent pudique, laisse respirer les émotions sans les forcer. On sent l’ennui, le feu sous la peau, le poids du déterminisme social. Si le rythme peut parfois sembler contemplatif, c’est pour mieux ancrer cette chronique dans une réalité qui ne triche pas. Un film qui laisse des traces, comme un souvenir flou d’une jeunesse qu’on n’a jamais vraiment quittée.