On ne peut que saluer la volonté du jeune cinéaste de faire un film qui parle de la communauté Tamoul, qui n'a presque eu aucun film dédié à cette communauté au sein du cinéma français. Les inspirations mi-Scorsesienne, mi-Bollywoodienne participe à créer quelque chose de rafraichissant.
Les 20 premières minutes impressionne franchement. Mais au final, malgré de très nombreuses bonnes idées de mise en scène et un casting du tonnerre, le rythme se délite et il devient de plus en plus difficile de se raccrocher aux wagons malgré quelques fulgurances. Le péché ici est le montage.
Exemple symptomatique : Une scène d'affrontement entre deux bandes rivales. Plan large, puis enchainement de gros plans à la Sergio Leone. Suivi d'un travelling arrière ou un assaillant se jette sur un autre, avec une figure digne de Bruce Lee. Sauf que ce plan de caméra est trop "court". On a à peine le temps de voir le mouvement. L'action qui suit (et les quelques fois du film) sont hachés au montage : dommage alors que les chorégraphies sont sympathiques.
Cette scène dévoile l'un des problémes du film qui est que selon moi, il y a très peu de moment ou les séquences, les plans respirent. Parfois, il y arrive avec quelques plans séquences bien maitrisé, une séquence de montage alterné dans une église assez puissante etc. Mais souvent çà coupe très vite, trop vite et involontairement le rythme se retrouve ralenti car il ne correspond pas au tempo du découpage.
De belles promesses mais qui manque d'une démarche un peu plus assumé