Les couleurs et les décors flamboyants se conjuguent pourtant avec une approche intimiste du règne de Louis II de Bavière, Ludwig en VO. Ce caractère baroque coexiste avec un récit qui est pour l'essentiel de longues scènes d'intérieur. Mais la beauté formelle du film, les lumières tamisées et les poses picturales des personnages n'empêchent pas qu'on puisse trouver le film lent et long.
La biographie de Ludwig est abordée sous un angle plus personnel et humain que politique ou historique. Toutefois, la dimension tragique attachée au destin du roi, nullement transcendée par la reconstitution fastueuse, s'étiole parce que les dialogues et les seconds rôles autour du roi sont indifférents. Certes, la composition de Ludwig par Helmut Berger est exceptionnelle mais elle est insuffisante à nous faire partager l'intérêt que Visconti porte au personnage.
Esthète et homosexuel, Ludwig semble prisonnier de sa charge, lui qui ne s'exalte que pour un idéal de beauté. A travers la musique de Wagner ou à travers ses propres fantasmes, Visconti relate des frustrations et des trahisons qui enferment inéluctablement le roi dans une folie paranoïaque et mégalomaniaque.
Dommage que le portrait se fige dans l'affectation et les partis-pris esthétiques d'une mise en scène étouffante.