"Les personnages des films Lumière, ce ne sont pas nos ancêtres, nos grands-parents ou nos aïeux, c'est nous." (Agnès Varda)
Plus de 8 ans après «L'aventure commence», Thierry Frémaux (directeur du Festival de Cannes et de l'Institut Lumière à Lyon) nous replonge dans le cinéma des frères Lumière, et ce à travers une nouvelle sélection de très court-métrages, tournés entre 1895 et 1905 par les Lumière eux-mêmes ainsi que leurs opérateurs aux quatre coins du monde.
Narré une nouvelle fois par Frémaux lui-même, un second film bénéficiant là aussi d'un travail de restauration exemplaire, le tout accompagné par la musique du compositeur Gabriel Fauré.
Un nouveau voyage dans le é pour se connecter à notre présent et une manière de nous confirmer l'aspect intemporel et palpable de cette merveilleuse invention qu'est le cinéma.
Capter le monde et les gens qui les entourent à travers l'objectif de leur cinématographe, et graver ainsi la vie sur pellicule pour lui faire traverser le temps et prendre le dessus sur la mort.
En un tour de manivelle, tout était déjà là, il y a 130 ans.
Le cinéma était cinéma dès ses débuts, dans la composition de ses plans comme dans la manière de saisir les mouvements à l'intérieur de ces mêmes plans.
Une invention que les frères Lumière ont préféré offrir au public plutôt que le réserver aux scientifiques.
Un nouvel art composé alors de films muets, mais tellement parlants pourtant.
Parce que le cinématographe, en filmant sa propre histoire, parle avec celui qui le regarde, et lui montre qui il est et qui sont les autres, qu'ils vivent au bout de la rue ou au bout du monde.
Et on ne peut qu'être transporté, même encore aujourd'hui, par ces images et ces personnes qui nous regardent et que l'on regarde en retour, comme un écran-miroir où le temps et la mort ne semblent plus s'appliquer.
La vérité par la beauté, la beauté par la vérité. La vie, c'est le cinéma, et le cinéma, c'est la vie.
Un second volet hypnotisant et poétique que je ne peux que vous conseiller, que vous soyez cinéphile ou tout simplement curieux de voir où tout a commencé pour le 7e Art.
Une création révolutionnaire qui n'est pas prête de s'éteindre, et dont les frères créateurs ne seront pas oubliés, comme l'illustre cette reprise finale, par Francis Ford Coppola, de «La sortie de l'usine Lumière», le premier film de l'histoire du cinéma.