Pour les besoins de “Marlowe”, Liam Neeson reprend du service avec le metteur en scène Neil Jordan (“Entretien avec un Vampire”), plus de 30 ans après son rôle de révolutionnaire irlandais dans le biopic dramatico-historique “Michael Collins”. Incarnant à l’écran, depuis un certain temps, des personnages trop jeune et trop vif pour son âge (70 ans au compteur), dans des films d’action plus ou moins ables (“The Good Criminel”, “Blacklight”), c’est donc avec bonheur et curiosité que l’on retrouve Liam Neeson portant le chapeau et les défroques du détective privé Philip Marlowe, le héros récurrent des romans policiers de Raymond Chandler. Le réalisateur nous entraîne en Californie dans la banlieue de Los Angeles, à la toute fin des années 30, au moment où la carrière de Marlowe bat de l’aile. Celui-ci vivote comme il peut, jusqu’au jour où Clare Cavendish (Diane Kruger), une femme fatale demande à Marlowe de mettre la main sur Nico Peterson (François Arnaud), son ancien amant mystérieusement disparu aux abords du Corbata, un club très sélect, refuge des personnalités les plus riches et influentes de Los Angeles. Nous voici donc lancés dans une enquête en eaux troubles à la vitesse d’un escargot asthmatique et boiteux. Le bonheur et la curiosité (cités plus haut), de voir enfin Liam dans un rôle taillé pour lui, aura été de courte durée, lorsqu’au bout d’un gros 1⁄4 heure, l’ennui nous gagne. Le reste du casting, à savoir Jessica Lange, Danny Huston, Colm Meaney, Adewale Akinnuoye-Agbaje (un géant à la carrure du John Coffey de “La Ligne Verte”), ou encore Alan Cumming n’arrivent pas à donner l'impulsion qu'il faudrait au récit pour qu’il puisse nous captiver. “Marlowe” tente un mimétisme avec le genre du polar noir des années 40 fait de fausses pistes, d’intimidations et de collusions entre la mafia et le monde interlope d’Hollywood, mais sans jamais réussir son hommage. En cause, un rythme trop lent miné par d’interminables lignes de dialogue !