Aucun mot simple n'existe pour parler de Martyrs. Ce n’est pas un film d’horreur. Ce n’est pas un torture porn. Ce n’est pas un drame. C'est une descente, une épreuve, un rite.
Pascal Laugier signe ici une œuvre radicale, sans concession, qui te prend à la gorge et ne te relâche pas. Il ne cherche pas à faire peur. Il cherche à briser quelque chose en toi, et il y arrive. Pas par du gore gratuit, mais par la douleur transcendée.
Lucie et Anna ne sont pas juste des victimes. Ce sont des corps offerts à l’horreur, et des âmes qui traversent quelque chose de plus grand que la simple violence. On commence dans un cauchemar de vengeance, et on finit dans la métaphysique pure. Ce glissement, cette transformation, est d’une puissance inégalée.
La scène finale, le silence, le regard...On ne sort pas indemne. On ne sort pas "choqué". On sort vidé, vidé comme Anna.Parce qu’on a regardé trop loin. Parce qu’on a accepté d’aller jusqu’au bout.
Il y a dans Martyrs quelque chose de sacré et atroce à la fois.Un film sur la souf comme seul chemin vers la vérité. Et ce n’est pas une vérité qui soulage. C’est une vérité qui décharne.
Martyrs, c’est le genre de film qu’on ne revoit pas.
Pas parce qu’il est mauvais.
Parce qu’il est trop vrai.