On ne peut que déplorer, une fois encore, l’absence de considération pour le vidéoludique originel et de respect pour les joueurs (en particulier) ainsi que pour les spectateurs (en général), tant le long métrage de Jared Hess se complaît dans la bêtise avilissante qu’il génère, comme nombre de productions du même genre. L’univers Minecraft sert de prétexte à un one man show désespérant où des comédiens se croient du talent et de l’esprit, de toile de fond devant laquelle ils campent un personnage grotesque, une caricature qui échappe à la caricature en ce qu’elle s’affranchit de référence véritable : Jason Momoa, ici crédité sous de multiples casquettes, notamment celle de producteur, fonce tête baissée dans la ringardise vintage de son looser au grand cœur baptisé « Gareth la poubelle Garrison » (« garbage man » en version originale) avec une frénésie telle qu’il livre bataille à l’inable Jack Black, déjà responsable des deux volets Jumanji (Jake Kasdan, 2017 et 2019). C’est alors tout un film qui les imite : l’hystérie devient la règle de composition du scénario, des dialogues et de la direction d’acteurs, que rassemble bien l’image du « zoo itinérant ».
Quant à la laideur visuelle de l’ensemble, elle paraît assumée voire recherchée, conférant au projet des allures de série B qui ne sont que trompeuses, le budget alloué s’élevant à des centaines de millions de dollars ! Dit autrement, A Minecraft Movie représente l’acmé du cynisme hollywoodien, le parangon bouffi de la cupidité d’un grand studio (la Warner) et de starlettes qui tirent leur pouvoir – et tâchons de ne pas l’oublier – de la naïveté, des espoirs et des envies d’un public méprisé une heure quarante durant.