Fin de mission
C'est vrai que l'équipe d'élite, codirigée par Christopher McQuarrie et Tom Cruise, offre au cinéma un spectacle porté par une conception visuelle percutante et des séquences d'action...
Par
il y a 4 jours
28 j'aime
2
"Bonjour monsieur McQuarrie. Votre mission si vous l'acceptez, livrer l'ultime volet d'une saga sur la pente descendante. En effet, l'opération Death Reckoning a explosé en vol, occasionnant un sacré trou dans les caisses et une bel épine dans le pied d'un Tom Cruise qu'on pensait imprenable. Vous avez donc la difficile tâche de faire atterrir la franchise Mission : Impossible menacée par les trous d'air (vous vous rappelez le scénario du dernier ?). Dans votre équipe, vous aurez Tom Cruise donc et les autres (les revenants de l'opus précédents), puis un parterre de seconds-rôles en or pour se partager les micro-miettes (Holt McCallany, Tramell Tillman & Nick Offerman). Vous avez évidemment la possibilité de faire des rappels aux précédents films et d'axer toute la promo sur les cascades de fou réalisées par votre superstar sans trucages, sans retouches et sans personne d'autre dans le cadre. Comme toujours, si l'un de ces points étaient mal compris et/ou mal exécuté, la production niera aussi longtemps que possible l'échec de votre tentative"...Et à mon avis ça ne va pas trainer, vu la nullité abyssale dans laquelle plonge cet invraisemblable nanar.
Le consensus critique/public autour de la saga est ébranlé. Jusque-là, MI2 remportait le trophée de la pire aventure d'Ethan Hunt. Aujourd'hui, l'actioner gentiment adolescent et stupide doit céder sa place à The Final Reckoning. McQuarrie signe un record absolu dans toute la licence. On peut reprocher ce qu'on veut au film "réalisé" par John Woo (rappelons qu'il a été viré de la salle de montage), mais certainement pas sa limpidité et sa linéarité dans la bêtise. Deux heures de bonne rigolade, entre la pub pour shampoing et l'auto-parodie. Ce huitième volet parvient à être encore plus bête que le 2 et encore plus mal raconté que le Dead Reckoning. Dîtes-vous qu'il faut une heure et demie pour que les choses démarrent. Que se e-t-il pendant ces 90 minutes ? Comme dirait Ian Malcolm "Accrochez-vous, ça va faire mal".
Apparemment, il ne suffit pas de résumer le défi introduit par le précédent volet (Ethan Hunt contre l'IA), on va donc patiner à droite et à gauche pour éviter d'avancer. McQuarrrie persiste dans l'impersonnel et se contente de repiquer les plans débullés à la De Palma mais ça ne fait pas plus illusion qu'en 2023. Alors que l'affaire est entendue en 5 minutes, l'intrigue va se noyer dans d'invraisemblables circonvolutions pendant 85 minutes pour rien, avec un flot de séquences surréalistes (ce dialogue avec l'IA), de dialogues pompeux et de poncifs qu'on pensait réservés aux direct-to-dvd de Steven Seagal. Ne parlons même pas des aberrations, les lister pourrait devenir la prochaine épreuve olympique homologuée. Mais tout cela serait risible si on ne devait pas y ajouter le trip égomaniaque poussé à un seuil inédit dans Mission : Impossible.
En plus de ces charmantes surprises, la première moitié de The Final Reckoning va surtout s'attacher à rappeler combien Hunt/Cruise est génial depuis 30 ans, qu'il est le seul obstacle face à la menace qu'on surnomme même "Anti-Dieu". N'en disons pas plus, le long-métrage va se charger de pousser le bouchon encore plus loin pour qualifier l'increvable Hunt. Pour comble de tout, il n'y aura aucune trace d'humour ou d'auto-dérision dans la démarche. Une heure trente d'auto-glorification où l'on va revenir et revenir sur ses exploits és (certains flashbacks sont même répétées, au cas où) pour débuter les festivités. La présidente des USA est en ligne-directe avec lui (évidemment !), le monde a besoin de lui pour éviter l’Armageddon, l'IA a peur de lui, et les figurants (en gros, tous les autres noms au générique) n'ont d'yeux que pour lui. D'ailleurs, n'espérez rien d'eux, et en particulier de son équipe, composée de tartes et d'incompétents.
Revue des troupes : un Benji pas très motivé, une Grace devenue amoureuse transi et une Paris revenue de lobotomie manifestement car employée à commenter (en français) les situations et rien d'autre. Des coquilles vides. Ah oui, on a Shea Wigham qui sert de rustine scénaristique pour connecter les volets de la saga. C'est horrible, et il y en d'autres toutes plus grotesque les unes que les autres. On avait reproché à juste titre les connexions artificielles dans Spectre ou *Mourir peut attendre *pour relier tous les volets James Bond de l'ère Craig. Ils ent pour des fleurons de l'écriture en comparaison de ce que commet Christophe McQuarrie. Il y a fort à parier que l'échec du précédent a contraint le scénariste à revoir sa copie...pas sûr non plus car les volets s'écrivent en cours de tournage depuis Fallout. Toujours une bonne chose pour obtenir des trucs qui se tiennent, c'est sûr...
Les nouveau venus ? Il y en a trop. Et ils essaient de bien jouer sauf qu'ils sont dans un nanar de compétition. Holt McCallany et Tramell Tillman surnagent mais pour la défense de l'entièreté des nouvelles têtes, ils partagent des scènes "sérieuses" qui rappellent les pires Michael Bay. Ah oui, le méchant Gabriel revient et il est encore plus insipide qu'avant (c'était donc possible). Et la menace de l'IA n'est jamais incarnée autrement que sur des écrans de contrôle ineptes et un compte à rebours encore plus incompréhensible. On en vient même à en parler comme une entité omnisciente, toute puissante et ça donne des répliques embarrassantes ("c'est ce qu'elle veut", "elle sait ce que vous allez faire" etc...). On est au meilleur endroit pour assister au pire. Bon, ons à l'action. Ce qui justifie l'achat du billet pour la majorité. Eh ben même là, c'est décevant.
Deux séquences à retenir - la plongée et le vol - et si elles donnent un coup de fouet à ces trois heures interminables, force est de constater que ni l'une ni l'autre ne figurera dans un best-of de Mission : Impossible. Déjà vu en mieux et pour ce qui est du climax final, affreusement découpé avec un montage parallèle empêchant l'immersion totale. On est très loin d'un *Protocole Fantôme *ou d'un Fallout. Le plus triste, c'est qu'il n'y a rien d'autre. Vingt minutes sympathiques en tout et pour tout. Dédiées à Tom Cruise, cela va de soi. Malgré les hauts et les bas, l'acteur/producteur a toujours su reprendre sa place jusqu'à prendre TOUTE la place. Au point que lors d'une séquence clé, ses partenaires l'adoubent comme une déité et s'effacent pour ne laisser que lui dans le champ. Bien joué Tom, pour une sortie de scène c'est très fort. En extirpant une heure de film, on obtiendrait toujours un résultat pathétique mais un peu plus drôle. En l'état, il va falloir plus que cinq secondes pour auto-détruire une telle catastrophe de ma mémoire.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de la saga Mission impossible
Créée
il y a 4 jours
Modifiée
il y a 4 jours
Critique lue 20 fois
C'est vrai que l'équipe d'élite, codirigée par Christopher McQuarrie et Tom Cruise, offre au cinéma un spectacle porté par une conception visuelle percutante et des séquences d'action...
Par
il y a 4 jours
28 j'aime
2
Avec Mission Impossible 7, Tom Cruise sauvait Hollywood. Même si ses chiffres étaient balayés par Barbenheimer, c'était un des derniers Blockbuster d'action et de divertissement avec une âme. J'étais...
Par
le 17 mai 2025
23 j'aime
19
Deux mois après les événements du volet précédent, le monde est en train de sombrer dans le chaos. L’Entité est en train de prendre le contrôle des arsenaux nucléaires de toutes les nations du monde...
Par
il y a 7 jours
20 j'aime
13
Peut-on partir avec un avantage si l'on décide d'aller voir l'adaptation d'une œuvre matrice dans la littérature ? Oui, en ne l'ayant pas lue. Il n'est pas toujours aisé de jongler entre...
Par
le 15 sept. 2021
67 j'aime
8
Dur d'échapper à son rôle phare. Propulsée sur le devant de la scène avec le rôle d'Amy dans le d'ores et déjà classique Gone Girl réalisé par David Fincher, l'actrice Rosamund Pike n'a pas ménagé...
Par
le 20 févr. 2021
60 j'aime
Huit mois, ça peut être un vrai obstacle à la compréhension à l'ère du streaming et du binge-watching. Tout spécialement si vous vous lancez dans la suite d'un film pas très fameux, et que cette...
Par
le 13 déc. 2023
58 j'aime
7